Voyage immersif dans un pays méconnu : les Philippines, à travers cinq portraits de femmes, contrastés et pleins de vitalité, cinq destinées pour découvrir un panorama complet de l'archipel.
Vendange tardive de la rentrée littéraire 2025 avec ce roman publié début juillet aux éditions GOPE.
Fanny Laurent est une jeune globe-trotteuse dont les multiples voyages nourrissent l'inspiration.
Entre deux expéditions dans des contrées lointaines, elle anime des ateliers d'écriture, histoire de ne pas perdre la main !
Après l'Inde ou le Brésil, elle nous avait déjà emmenés, avec son roman Déracinés, jusque sur l'île de La Réunion où elle évoquait la terrible affaire des "enfants de la Creuse".
Cette fois, elle nous emmène encore plus loin, jusqu'aux Philippines avec ce Babae : cinq femmes philippines, un roman qui vient confirmer que les récits inspirés par les périples de Fanny Laurent sont souvent écrits au féminin.
Les personnages :
• Il y a là, Pretty, une enfant des trottoirs de Manille, une orpheline défigurée.
• Mario ou Maria, une personnalité transgenre qui a grandi dans les karaokés mais se rêve aujourd’hui en reine de la variété et de la scène, dans une version philippine de la Star'Ac.
• Cecilia, qui a "réussi" comme on dit, qui est sorti de sa condition pour émigrer en Australie où elle se retrouve mal mariée, la quarantaine fanée. Quand elle revient dans sa famille, on la traite de « noix de coco » parce qu'elle est devenue « blanche à l’intérieur, brune à l’extérieur ».
• Anita, la vieille paysanne des flancs de la Cordillère au centre de Luzon, l'île de Manille.
• L'énigmatique cinquième femme du roman fait partie du peuple kalinga, peuplade rebelle des montagnes chez qui viennent parfois se cacher les guérilleros de l'armée populaire.
« Aux confins de la Cordillère, lorsque l’on repousse les frontières septentrionales de Luzon jusqu’à ce que le sol devienne vertical, il existe une terre vierge de toute invasion. [...] Cette terre est celle du peuple kalinga. Les Espagnols ont essayé de les convertir ; les Japonais ont voulu les soumettre aux effroyables tortures dont eux seuls ont le secret ; et puis les Américains, plus pernicieux, ont déployé des trésors de séduction, promettant confort et divertissements sans limites ; mais nul ne peut se targuer d’avoir dompté ces fiers guerriers. »
C'est sur ces terres haut perchées que l'on fera la connaissance de la vieille Apo Whang-od, la dernière mambabatok, la dernière tatoueuse magique.
« Nombreux sont ceux qui empruntent le dangereux sentier qui longe la falaise jusqu’à son hameau perché pour avoir l’honneur de se faire tatouer par Whang-od ».
La vieille Whang-od Oggay existe réellement dans la vraie vie : c'est un reportage de Discovery Channel qui l'a fait connaître au monde occidental.
Voilà, cinq femmes des Philippines, cinq destins.
Cinq portraits qui en appelleront d'autres, au gré des rencontres :
« Leur arrière grand tante, la doyenne du barangay, une vieillarde bossue perpétuellement tournée vers la terre qu’elle a tant cultivée, mais dont le sourire illumine son interlocuteur quand elle parvient à se déplier suffisamment pour lui faire face ».
Cinq femmes qui tentent, d'une façon ou d'une autre, d'améliorer (ou d'échapper à) leur condition.
« On attend des Philippines qu’elles torchent des grand-mères séniles ou qu’elles élèvent les rejetons d’hommes d’affaires débordés… Or la vocation de Maria n’est pas de prendre soin du monde entier. »
Cinq facettes de ce pays que l'on connait si mal.
Quels sont les fils qui relient ces cinq vies ?
Visiblement, Fanny Laurent a été très inspirée par ses rencontres sur les îles de l'archipel.
En retraçant le destin de ces cinq femmes, l'auteure nous offre une véritable immersion dans un pays que l'on va découvrir avec elle grâce à tous ces portraits, contrastés et pleins de vitalité.
Des portraits nourris de ses rencontres dans les montagnes du nord ou sur l'île de Siquijor où, entre deux karaokés, elle a même pu vivre quelques temps auprès d'une guérisseuse à moitié sorcière.
Son récit est solidement construit et emporte le lecteur sur ces terres inconnues, au cœur de l'Asie du sud-est.
C'est le quatrième roman de cette jeune auteure (née en 91) dont l'écriture gagne en maturité au fil de la plume. En restant fidèle à sa marque de fabrique : des portraits (souvent féminins) et des images de pays lointains qui donnent vraiment envie de parcourir le monde pour y rencontrer ses habitants.