Un roman surprenant qui se lit comme un conte africain. L'auteur recourt à son expérience d'administrateur colonial d'Afrique-Equatoriale pour nous relater le récit d'un chef de village.
A travers une histoire de rivalité entre deux hommes, René Maran ne nous raconte pas les mœurs et coutumes des tribus africaines, avec une vision pathétique externe. C'est Batouala qui nous raconte sa vie de chef de tribu tout à fait ordinaire, ancestral et donc normal.
Puis, les blancs ont vraiment des coutumes bizarres à toujours vouloir travailler, s'enrichir, commander et s'alcooliser, alors qu'il est si agréable de paresser, chasser et avoir plusieurs femmes.
La très grande force de ce roman est de nous faire comprendre que, de notre point de vue d'européen civilisé, les rituels tribaux peuvent nous paraître barbares..... Mais, l'homme blanc ne serait-il pas encore plus barbare avec ses propres rituels ?
L'auteur nous installe dans la peau de Batouala pour nous ancrer sa vision, et c'est franchement très réussi.