Quand on commence Le Hobbit de Tolkien, surtout après avoir grandi avec les adaptations cinématographiques du Seigneur des Anneaux, on ne peut pas s’empêcher d'avoir en tête toutes ces images qu’on a vues et revues. Tout ça fait vraiment partie de notre imaginaire, en tout cas pour ceux et celles nés dans les années 80/90 (sans vouloir exclure les autres bien sûr !). Et forcément, on ne peut pas s’empêcher de repenser à toutes ces images quand on commence Le Hobbit. C’est rare d’aborder une lecture avec un tel héritage visuel, et ça rend l’expérience différente donc forcément intéressante.
Par contre, ce que je n’avais pas gardé en tête, c’est comment Bilbo se fait victimiser par Thorin et Gandalf au début du récit. Et c’est vrai qu’avec un regard d’aujourd’hui, on trouve ça particulier, choquant ou heurtant, au choix. Après, on peut dire que ça fait partie du folklore, mais c'est forcément en décalage avec notre société actuelle. On pourrait alors entrer dans le débat de : est-ce qu’on peut juger avec notre regard d’aujourd’hui les faits ou les écrits d’hier ?
Mais plutôt que de m'attarder sur un débat que je trouve presque futile ici, je préfère mettre en lumière cette phrase qui montre bien le talent de conteur de Tolkien. C’est simple mais puissant à la fois.
"Or, aussi étrange que cela puisse paraître, les bonnes choses et les jours agréables sont vite racontés, et ne suscitent pas grand intérêt ; tandis que les choses inconfortables, époustouflantes, et même épouvantables font souvent de meilleurs récits, et sont de toute manière bien plus longs et détaillés."
Comme dit, la simplicité du propos n'enlève pas la beauté du message, au contraire. On voit d’ailleurs ici que le terme conteur prend tout son sens. C'est un sentiment que l'on ressent à travers tout le livre grâce à cette narration au ton enfantin qui prend les lecteurs et lectrices par la main pour les emmener vers ce qui fait la force du Hobbit, son côté aventure.
Car dans ce livre, c’est l’aventure qui prime, plus que les personnages. Parce qu’en fait, les personnages en tant que tels ne sont pas tellement fouillés. Ce qui compte, c’est l’ensemble, l’esprit de camaraderie, de groupe. Bien sûr, il y a des personnalités au sein de cette troupe, mais l’accent n’est pas vraiment mis sur elles, même pas sur Bilbo, qui est pourtant le héros du livre. Ni même sur Gandalf, ce personnage phare de l'univers. Ce qui ressort surtout, c’est cette camaraderie au centre du voyage. On suit quand même une troupe de quatorze joyeux lurons qui se dirigent vers un danger certain. Et c’est ça que j’ai bien aimé, même si, d’habitude, je suis un grand fan de personnages fouillés, construits, réalistes. Ici, c’est vraiment ce sens de l’aventure et de la camaraderie qui fait toute la différence.
C'est au final une lecture que j'ai réellement appréciée, avec un finish au top et un sens de l'aventure sûrement précurseur. Une super œuvre jeunesse, idéale pour un enfant à partir de 11/12 ans et parfaite pour enchaîner sur les 3 tomes du Seigneur des Anneaux 🥨🥨🥨