"Blizzard" est un premier roman qui secoue comme une rafale glaciale.
Marie Vingtras nous entraîne en Alaska, là où personne n’atterrit par hasard. Dans ce bout du monde où le quotidien frôle l’enfer, chacun traîne ses valises pleines de douleurs et de secrets. Le blizzard, implacable, devient le révélateur brutal de ces fêlures humaines.
J’ai beaucoup aimé cette idée de huis clos à ciel ouvert, tendu comme un fil prêt à céder. Les chapitres courts et l’écriture nerveuse créent une intensité dramatique qui monte crescendo, jusqu’à l’explosion finale. On sent l’influence des grands polars nordiques ou américains : nature hostile, solitude extrême, vérité qui finit par éclater avec la violence des éléments.
Mais… il y a un revers.
L’alternance rapide des voix m’a parfois perdue : qui parle, par rapport à qui ? Les personnages m’ont semblé un peu trop caricaturaux, et j’ai eu du mal à m’y attacher. Le roman repose plus sur la suggestion et l’atmosphère que sur une intrigue ficelée, ce qui perturbe quand on cherche des repères narratifs.
Bref c'est donc une lecture marquante, prenante et singulière, mais inégale dans son effet.