Boccanera, Michèle Pedinielli, L’aube
Ghjulia -prononcez Dioulia, voire diminuez en Diou, c’est Corse- Boccanera est détective privée à Nice. Quinquagénaire en début de cycle, célibataire sans enfant, mais avec coloc, shootée au café. Un riche Italien est assassiné, son ami demande à Ghjulia d’enquêter sur sa mort : meurtre homophobe, ou lié aux affaires du trépassé, voire une vengeance d’un(e) ex délaissé(e) ?
Premier tome de la série où l’autrice installe le décor, les différents intervenants dont certains reviendront sûrement, la vie de Ghjulia, son quotidien… Et tout cela donne un polar rythmé et très réaliste tant l’héroïne semble avoir une vie banale avec ses amis, ses connaissances, ses habitudes, elle pourrait être une voisine si nous habitions Nice. Ce qui est bien c’est que le quotidien est mené en parallèle de l’enquête qui s’éloigne nettement du banal : meurtres, intimidation…
Le roman fait la part belle aux femmes, celles qui tous les jours se démènent : cela va de la voisine restauratrice, à la cadre d’entreprise en passant par Ghjulia elle-même, l’artiste, la réfugiée syrienne sans opposition aux hommes qui sont également très présents.
Roman policier woke diraient certains -ce qui pour moi est un compliment- un peu gauchiste, très tolérant, qui parle de tout le monde sans jugement sur l’orientation sexuelle, sur l’origine, le sexe, la condition sociale et qui évoque la maltraitance, pour ne pas dire la violence, faite aux réfugiés qui ont risqué leur vie pour fuir la misère, la guerre, les persécutions. Tout cela avec beaucoup de sérieux et pas mal de légèreté et d’humour.
Très belle découverte d’un nouvelle enquêtrice pas banale que je retrouverai avec plaisir.