J'ai lu la moitié des livres d'Annie Ernaux et celui-ci est le premier dont je trouve la langue difficile, sans doute parce que cette fois-ci l'auteure se glisse dans la peau d'une jeune fille de 15 ans (contrairement à ses autres "romans", écrits des années après les faits relatés). Du coup le vocabulaire est à la fois empreint de régionalismes et très daté et l'écriture beaucoup moins fluide que d'habitude, ce qui fait de cet ouvrage un texte à part : en effet, on ne trouve pas le recul de l'auteure, les habituelles problématiques sociologiques sont abordées sous l'angle de l'ado ("Anne") qui essaie d'échapper à la surveillance parentale, qui meurt de honte d'avoir ses règles, qui couche avec le premier venu, est houspillée par ses parents si elle lit des livres et dit qu'elle va à la piscine pour avoir la paix... En creux se dessine un portrait de parents qui sont d'un milieu social modeste, ils ne tiennent pas encore leur café-épicerie, semblent travailler à l'usine, ont du mal à valoriser leur fille sans la mépriser...
Tout cela reste intéressant mais pas impérissable.

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le 6 sept. 2019

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