Un chef d'œuvre de lovecraft. Ici nous suivons une relations épistolaire entre deux chercheurs de l'interdit. L'un cartésien et debunker de toutes ces fadaises de bonnes femmes en la personne de wilmarth. L'autre, akeley, vieil érudit convaincu qu'il y a bien quelque chose de pourri aux alentours de sa ferme.
Wilmarth se verra convaincu par akeley au fur et à mesure de l'échange. La cadence de l'échange augmentant avec la paranoïa d'akeley qui augmente. La terreur de wilmarth étant de plus en plus présente, celle ci créé par la crainte de l'inconnu cosmique, des vieilles légendes oubliées et une organisation opérant dans l'ombre semblant être partout. Tout ceci se terminant dans une sorte de résignation qui était palpable dès le début du récit, le rouleau compresseur des événements contre lequel on ne peut rien.
Tout s'enchaîne magnifiquement et logiquement dans cette nouvelle. Plusieurs construction de récits parfaitement exécutées y sont utilisées, je pense entre autre à l'enfoncement dans le sauvage de wilmarth et l'amenuisement de la civilisation lors de son voyage, durant lequel sa peur augmente proportionnellement. Ici le mal n'est pas total, ou ne semble pas l'être. Tout est nuances de gris teintées de mensonges.
On parle ici des autres, des anciens, des dieux de l'extérieur, de savoir cosmique et de folklore oublié auquel lovecraft offre une géniale interprétation. Toute la nouvelle joue sur la notion de perception, de réel ou d'illusion avec un grand danger implacable en toile de fond.
Lisez ça, c'est du génie. Une courte nouvelle qui brasse autant de sujets avec tant de maestria c'est un bijou.