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C’est du Tesson-like - mais c’est pour moi un compliment !

On y trouve le même goût du voyage (plutôt mouvement chez Tesson) comme anti-introspection (« Partir loin, c’est encore le meilleur moyen de se mettre à distance de soi-même. À ceux qui voyagent dans l’espoir de se trouver, j’ai toujours préféré ceux qui le faisaient dans le but de se perdre », dit l’auteur) ;

… l’autodérision, le goût des situations cocasses ou périlleuses qu’on chercherait presque à attirer pour le plaisir de les raconter (« Les désagréments du voyage sont déplaisants au voyageur mais profitables à l’écrivain ») ;

… les références littéraires omniprésentes, d’où de nombreuses citations et aphorismes (ce qui peut gêner certains mais pour ma part, j'aime les découvrir) ;

… et les chassés-croisés entre itinéraire du voyage vécu, réel et fil rouge littéraire (ici, le voyage du Che).


Moins subversif (certains diront réac’) que Tesson, ce qui peut être une qualité mais aussi parfois un défaut (certains passages peuvent avoir un côté « journal intime de touriste »).


Mais de très belles images, dont la plus belle selon moi n’est d’ailleurs pas de l’auteur, mais on peut considérer que c’est un talent en soi de l’avoir connue et placée au bon moment : « Une haleine humide s’exhalait de la mer, les étoiles montaient une à une à leur place assignée » (Marguerite Yourcenar, Mémoires d'Hadrien).

Laetitia_Roux
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le 10 juin 2025

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Laetitia Roux

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