J'ai entamé Chien 51 avec de grandes attentes : j'apprécie beaucoup Laurent Gaudé, et encore plus les dystopies. Peut-être en ai-je trop lu, je n'ai eu aucune surprise pendant ma lecture.
La ville de Magnapole, gérée par l'entreprise GoldTex qui a racheté la Grèce il y a quelques années, se divise en trois zones, qui sont en fait trois classes sociales. Un meurtre va pousser deux policiers de zones 2 et 3 à collaborer, et à remettre en question GoldTex.
Sur la forme, c'est une dystopie assez classique avec le schéma de la répartition des classes sociales par zone géographique et les policiers qui défendent malgré eux un pouvoir corrompu qui ne correspond pas à leurs idéaux. Sur les mêmes schémas, Silo de Hugh Howey est bien plus convaincant (mais plus long et plus engageant). L'idée d'entreprises qui rachètent des Etats est très bonne, mais peu exploitée, peut-être le sera-t-elle dans la suite qui paraît à cette rentrée littéraire ? D'après le résumé, les aspects politiques qui m'ont laissée sur ma faim dans le premier tome devraient être au coeur du second.
Le livre a en tout cas le mérite de faire tourner les pages, et de les faire tourner vite. L'intrigue policière est bonne, et la lecture fluide. Chien 51 a été une lecture très agréable, dont j'ai hâte d'avoir la suite en livre, et l'adaptation en film.