Dans Comme un désir qui ne veut pas mourir, l'écrivaine d'origine irakienne Alia Memdouh s'est littéralement mise dans la peau d'un macho de son pays, qui, comme elle, a dû s'exiler loin de ses racines. Derrière les malheurs de son héros dont le sexe ne cesse de rétrécir jusqu'à sa disparition, la romancière file sans aucun doute la métaphore pour évoquer le destin tragique de l'Irak, tout en fustigeant le culte de la virilité, qui n'est d'ailleurs pas le seul apanage des pays arabes. Très bien, mais au premier degré le livre peut se résumer à un long monologue d'un homme en deuil de ses attributs qui ne cesse de se remémorer ses passes d'armes horizontales avec la détresse de celui qui ne peut plus pratiquer. Malheureusement, il n'y a rien de plus fastidieux qu'une accumulation de scènes de sexe et Alia Mamdouh ne s'en extrait qu'en donnant brièvement la parole aux maîtresses du narrateur. Quelques passages traitent de la période communiste de celui-ci et de la trahison de son frère, haut responsable des services de sécurité irakiens qui lui a volé la femme qu'il a le plus aimée mais la narration, qui opère des va-et-vient constants entre le passé et le présent, devient assez vite confuse. Et en définitive, l'auteure en revient toujours au caractère libidineux de son personnage, consommateur effréné de chair féminine. Le genre de type, obsessionnel, qui est aussi pénible à entendre dans une soirée se vanter de ses conquêtes qu'à lire dans le récit de ses "exploits."

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le 10 mai 2022

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