« Si dans la pornographie ambiante s’est perdue l’illusion du désir, dans l’art contemporain s’est perdu le désir de l’illusion ». (Baudrillard « Le complot de l’art » 1996) : première phrase de ce texte publié par Libération. On ne peut mieux dire à propos de Catherine Millet, laquelle retrace dans ce livre son parcours de spécialiste et de critique incontestée d’art contemporain (« Art Press »).
Le problème, c’est que si, au départ, on s’intéresse à ses premiers pas (à ses commencements…), la suite n’est pas à la hauteur ; c’est une énumération continue, où Catherine Millet dénombre et nomme ses amis artistes, son entourage de galeristes, et ses copains, et ses copines critiques d’art contemporain, où seuls quelques initiés peuvent s’y retrouver. Ça sent son petit monde, microcosme parisien, mon amour ! « Between insider, darling ! »
Si on ajoute à cela que cet art contemporain, qui élève n’importe quoi à hauteur esthétique, ne m’a jamais vraiment intéressé parce que ne m’a jamais procuré autre chose que ricanement et haussement d’épaules, c’est donc un livre qui ne pouvait me faire éprouver que lassitude.
Pour conclure et en finir avec cet art contemporain tant aimé par Catherine Millet : « Toute la duplicité de l’art contemporain est là : revendiquer la nullité, l’insignifiance, le non-sens, viser la nullité alors qu’on est déjà nul. Viser le non-sens alors qu’on est déjà insignifiant. » (Baudrillard, encore)