La question de la solvabilité du déficit public français trouve aujourd’hui sa place dans le débat public. Parmi les différents ouvrages qui l’abordent, celui-ci présente l’avantage d’une approche factuelle et documentée, qui n’empêche pas un certain sens de la dérision mais qui évite de céder à un catastrophisme paralysant. Le diagnostic est néanmoins sévère ; sur le problème du vieillissement, qui touche tous les pays occidentaux, la France a clairement fait le choix d’un système favorisant les retraités par rapport aux actifs ; l’investissement dans l’avenir, via l’université et la recherche, se fait à un degré bien moindre qu’aux Etats-Unis et que dans la plupart des autres pays européens ; en constatant une série de faits similaires, les auteurs théorisent l’idée d’un « sacrifice des baby-losers » au profit de la génération des baby-boomers. Dans ce panorama, la dette publique apparaît comme le résultat emblématique d’une erreur politique répétée depuis le début des années 70 – et de façon inconsidérée compte tenu d’un processus constant d’ouverture des frontières : en tentant de relancer la croissance par la consommation, les politiques ont surtout contribué à stimuler les importations, sans pour autant encourager l’adaptation de l’offre industrielle nationale. Le prix à payer pour changer l’orientation de la politique économique française est donc élevé, d’autant qu’il ne suffira pas d’agiter le slogan de la rupture, sans une remise en cause profonde des choix de toute une génération. Et ceci s’annonce douloureux bien au-delà de la sphère économique.

sylvaindufeu
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le 31 mai 2018

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