J'avais lu les 3 tomes de l'intégrale dans leur édition reliée il y a quelques années ( 5 - 6 ? En fait surement plus mais je ne me souviens plus ) et puis je les ai revendu suite à un déménagement.
Récemment je suis tombé sur l'édition Bragelonne Star et je n'ai pas pu résister à cette couverture en cuir ( mon jet de sauvegarde fut donc un échec patent ).
Outre l'écrin magnifique à vil prix ( mais Bragelonne bichonne ses auteurs ) le contenu a son intérêt.
Le livre reprend les nouvelles écrite par Howard par ordre de parution, enfin les premières. Ainsi que des brouillons d’œuvre non finies et des explications.
Je ne vais pas m'appesantir sur le côté "cépaduspraguelà". Effectivement, ce n'est pas du Sprague de Camp ( et j'en ai dans ma pile à lire ). Ici Conan apparait comme plus brut et en même temps plus profond. Un paradoxe qui accompagne le héro et lui donne un cachet vraiment spécifique.
Ainsi Conan délivre de jeunes femmes dévêtues mais ne se jette pas dessus si la demoiselle ne le veut pas. Il égorge des hommes tout en prenant le temps de philosopher entre deux cranes écrasés.
En y regardant de plus près on remarque plusieurs choses. Tout d'abord, l'auteur a cherché à rendre son personnage crédible et lui a affublé un monde énorme. On est clairement dans les piliers de la fantaisie ici et il n'était pas encore coutume de recréer tout un univers autour des personnages mais Howard l'a fait ( et a probablement lancé la mode ). Pour se situer un peu mieux, Tolkien publier Le Hobbit 5 ans après la première nouvelle de Howard et Le seigneur des anneaux plus de 20 ans après la première nouvelle.
Ensuite, l'auteur n'est pas dupe du héro qu'il a créé. Celui ci est un barbare mais il lui donne une dimension particulière lorsque le barbare se permet de faire des écarts et ce faisant créé une sorte de mythe dans le mythe : le bon sauvage mais pas celui qui est gentil.
A côté de cela, la mythologie fantastique empreinte souvent à Lovecraft ( avec qui il entretient une correspondance à côté ) tout en la modifiant. Howard joue entre la réutilisation et la création de créatures. Je ne sais pas si on peut vraiment parler de plagiat mais il ne s'agit clairement pas de création originale en permanence.
Au final, j'ai espacé la lecture de chaque nouvelle pour ne pas m’essouffler à la lecture et j'ai trouvé que ça se lisait vraiment bien. La plupart des nouvelles font une trentaine de page donc ca peut s'alterner avec autre chose.