Pour qui apprécie le cinéma de Leone ce livre est indispensable. C'est un condensé de plusieurs entretiens à des moments différents de la vie du réalisateur. Ce n'est pas véritablement une conversation comme l'indique le titre, mais plus une interview de Leone qui est proposé ici. C'est au court de longs entretiens qui se sont déroulés sur plusieurs années que le réalisateur revient sur son parcours dans le monde du cinéma et aussi sur sa jeunesse romaine. Son père réalisateur s'est vu mettre à l'écart à l'arrivé du fascisme en Italie, ce qui fut synonyme d'instants difficiles pour la famille Leone. Quand on lit cette interview on voit bien que c'est cette période qui à fait perdre toute illusion politique à Leone, c'est certainement pour cette raison qu'il en parle autant dans ces films. Car derrière ces westerns il y a toujours la situation d'un pays et de son peuple.


Leone évoque ses films, c'est ainsi que l'on apprendra que la version du bon la brute et le truand sortie en France est la version voulue par Leone, il a même choisi les voix françaises qui ont doublées les acteurs du film. On apprend pas mal de choses même si j'aurais voulu en savoir plus sur un film tel que le bon la brute et le truand. Leone avait confié le scénario à Luciano Vincenzoni et il voulait aussi avoir Age et Scarpelli qui n'étaient autre que deux des meilleurs scénaristes de la comédie italienne. Mais une fois le scénario lu par Leone il le refusa il dit''il n'y avait que de la rigolade''. Les deux scénaristes sont au générique même s'il ne reste quasiment rien de leur travail. C'est donc à Luciano Vincenzoni aidé de Sergio Donati que l'on doit le script du film. Ce n'est pas évoqué dans le livre mais Luciano Vincenzoni a écrit une suite au film, mais Leone n'a jamais voulu en entendre parler, comme il n'a jamais voulu qu'un autre réalisateur adapte ce script. C'est certainement un bon choix, il n’empêche que j'aurai aimé savoir comment Luciano Vincenzoni envisageait cette suite. Le scénariste étant mort récemment la question restera sans réponse. Une interview de Vincenzoni


Leone est bavard et il n'est pas avar d'anecdotes. Dans ce livre Leone évoque la scène d'ouverture du projet qu'il avait en tête, Les 900 jours de Leningrad un projet dont il n'a fait que parler durant les douze dernières années de sa vie. Il a bien été faire un tour en Russie en compagnie de Sergio Donati pour faire des repérages, mais rien même pas une ligne n'a été écrite. Lors de ce voyage Leone rencontra le réalisateur de quand passent Mikhail Kalatozov les cigognes. Luciano Vincenzoni raconte dans les bonus du dvd de mon nom est personne que Leone félicita Mikhail Kalatozov pour son film il lui dit ''Mais ou avez vous trouvé tous ces paysages?'' Mikhail Kalatozov dit ''en bas de ma rue.'' Hé oui le film à été tourné en ville et quasiment uniquement à l’intérieur d'un appartement, Leone n'avait pas vu le film. Leone explique sa vison des choses à Mikhail Kalatozov, il lui dit ''Leningrad est rasé aucune maison ne reste debout'' Kalatozov répond ''il restait une seule maison debout'', Leone affirma que non. Une anecdote qui consterne Vincenzoni. Dans ces bonus Luciano Vincenzoni porte autant aux nues Leone qu'il peut le dézinguer l'instant d'après en le traitant d'inculte. Sergio Donati modère les propos de son acolyte en disant que Leone avait une vraie culture du cinéma, chose que Vincenzoni ne peut qu'acquiescer, il faut dire que pour Vincenzoni ne pas avoir de culture littéraire est être un inculte. Il raconte cette anecdote un jour Leone est venu chez lui et il vit voyage au bout de la nuit, il lui dit qu'il entendait beaucoup parler du livre et qu'il voulait l'adapter, il ne l'avait jamais lu. Entendre Luciano Vincenzoni parler de sa relation avec Leone est souvent très drôle.
Morricone aussi a entendu parler Leone des Les 900 jours de Leningrad, mais il ne lui à jamais été demandé d’écrire une musique, on se demande même si Leone avait vraiment l'intention de réaliser ce film. Leone est mort chez lui devant sa télé, il était entrain de regarder le film de Robert Wise I Want to Live ! si ce n'est pas ironique comme fin.

Heurt
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le 5 juil. 2016

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