Première rencontre avec cette auteure, premier étonnement :
"Comment (et pourquoi ?) de Vigan est t'elle parvenue à ce degré de popularité ? A un point où ses romans sont, dans un premier temps lus par des millions de personnes, puis (pour certains) adaptés au cinéma et donc reconnus en tant qu’œuvres "Qui comptent" ?".
Par quelle envoûtement s'est t'elle approprié un public fidèle, ivre de ses œuvres (il n'y a qu'à lire certains posts à ce sujet) et pratiquement addict ?
Qu'il s'agisse d'une pure fiction, ou bien d'une œuvre plus ou moins adaptée de la réalité... et bien le questionnement arrive fatalement au cours de la lecture du huitième livre de Delphine de Vigan. Oui la question s'impose (et se pose) :
Quelle part de réalité porte ou supporte cet étrange roman, aux contours finalement flous, malgré une écriture impeccable, fine et pointue, une écriture très "comme il faut" qui donne à elle même à imaginer beaucoup à propos de l'écrivaine qui l'emploie ?


La réponse est plus en moins en chacun de nous, plus ou moins dissimulées parmi nos désirs intimes, plus ou moins proche de ce que l'on demande à une œuvre littéraire lorsque l'on va vers elle : Nous en faisons ce que nous voulons, nous lisons et ressentons, ou pas, mais nous ne restons pas imperméables, à moins d'être d'innocentes victimes du "Tout divertissement" qui règne sur notre époque et gouverne plus ou moins nos vies.


L'essentiel n'est pas de savoir ce qui est vrai mais de parvenir à amener le lecteur à un état de questionnement, voire de confusion, qui le laissera penseur, perplexe ou totalement dégoûté car ressentant l'impression de s'être fait floué.


Il me semble inutile, après m'être agrippée de façon consciente à D'après une histoire vraie jusqu'à épuisement des mots qu'il contient, de dire du mal de ce roman, mais il me semble également inutile d'en dire du bien.


Je crois qu'il a rempli son contrat, je voulais lire, j'ai lu, je voulais aimer, j'ai aimé.


J'ai passé un bout de temps avec lui, j'ai tourné les pages et puis il s'est accroché de lui-même à moi parce que je l'acceptais tel qu'il était et me laissais envahir par ses tentacules, volontaire mais piégée, absolument soumise mais sans aucune obligation de l'être. Consentante donc.


Peut-être que ce livre ne mérite pas d'être lu, peut-être que si. Il faudra de toutes les façons faire avec son existence de livre, parce qu'il existe, et il faudra compter avec lui à l'avenir parce qu'il y a un avant et un après.


Comprenons nous bien (je me parle il me semble, ou bien je lui parle), je ne suis pas tombée amoureuse de ce roman. Je l'ai supporté un moment, trouvant la narration un poil nombriliste mais pourquoi pas ? Après tout, tout est bon dans la lecture, pourvu qu'on lise.


J'ai ramé pour m'accrocher aux pages et les tourner en attente de l'évènement, du moment précis où le roman devient fatal, presque toxique et ne peut plus être abandonné. Il me semble que ce moment n'est pas venu, ou du moins il me semblait... jusqu'à la dernière page, que j'attendais avec impatience, je ne me suis pas rendu-compte de la façon dont j'avais été possédée, non au sens eue comme une bleue, mais plutôt comme l'illustre la phrase "Tel est pris qui croyait prendre".
"Voilà une excellente mise en abîme" ai-je pensé un instant avant de replonger dans ma lecture... "Voyons un peu où cela me conduit"... et je me suis laissée conduire.


Parfois les choses sont simples, il suffit de les prendre comme elles sont, et nous pouvons nous reposer un peu sur elles. Je n'ai pas été conquise par Delphine de Vigan et son écriture, mais j'ai apprécié. J'ai pu me laisser aller en toute confiance, et me faire avoir au tournant de la même façon. Sans en être encore tout à fait revenue, peut-être encore un peu sous influence parce que c'est à ça que me servent les livres, à vivre d'autres vies, à ressentir ce qu'ils ont à donner, à savoir ce qu'ils ont à dire et m'en sentir plus riche, donc être happée, et puis c'est tout, je ne peux que le conseiller à ceux qui aiment la création littéraire, l’œuvre de fiction et aussi les autres, tirées elles d'histoires vraies ou purement et simplement biographiques. Pourquoi ?


Lisez donc et vous saurez.

TrynKa
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le 23 oct. 2017

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