3 juillet 2016. Je termine ce livre de Svetlana ALEXIEVITCH alors que j'apprends le décès de Mr Elie Wiesel.
Les derniers mots de l'auteure russe sont
La première à disparaître a été notre merveilleuse maman. Papa a suivi. On a de suite compris, senti qu'on étaient les dernières. Qu'on était à la limite, au bout de la chaîne... les derniers témoins. Notre époque s'achève. Nous devons parler.
Et c'est bien de ce devoir de mémoire dont il s'agit. Svetalana ALEXIEVITCH a recueilli des centaines de témoignages d'enfants soviétiques qui ont été embarqués dans la grande Guerre patriotique de 1941 à 1945. Des millions d'enfants y ont trouvé la mort... Russes, Biélorusses, Ukrainiens, Juifs, Tatars, Lettons, Tziganes, Kazakhs, Arméniens, Tadijks... Une horreur, ici rapportée à travers les regards des adultes qui, sauvés, se souviennent de leurs regards d'enfants sur la situation d'alors.
Un livre émouvant, touchant. Un livre où on se demande comment le patriotisme a pu occulter, à ce moins les facultés destructrices d'un nazisme déshumanisés. Un livre où l'essentiel à sauver devient une poupée, un robe légère, une paire d'escarpins mais où les enfants sont réduits à manger de la terre et boire l'eau polluée des rivières, des flaques, des latrines. Une guerre à la fin de laquelle l'humanité ne pouvait que crier et s'engager à "Jamais plus ça!" ... Et pourtant!
Ce livre comme tant d'autres, cette auteure comme tant d'autres personnages, emblématiques ou inconnus, continuent ce devoir de mémoire... Il est plus que temps de la crier haut et fort: 'L'humanité a besoin de se souvenir pour pouvoir rester debout!'. Ce livre nous y invite. A partager!