Joseph Incardona a la politesse d’avertir. Dans la tête dévastée de son anti-héros, dès les premières pages, une scène programmatique. L’auteur découpera, « du sternum au bas-ventre », le giron de notre monde, pour laisser voir ses viscères. On est prévenu. On est secoué. Puis on est emporté. Emporté par l’écriture chirurgicale d’un polar passé cent fois au tamis : il n’en reste que l’essence.
Des hommes à vif. Des loups qui se reniflent. De la chair, des nerfs, du sang.
Une corde qui se tend et qui attend l’heure de la rupture.
Et derrière le noir, il y a encore du noir.
Encore plus noir.