En terre étrangère , ou Stranger in a Strange Land est un roman de science-fiction publié en 1961 ainsi que l'oeuvre d'un auteur majeur du genre , à savoir Robert Heinlein. Heinlein...Ce nom ne vous dit peut-être pas grand chose et pourtant , si vous êtes un cinéphile friand de la neuvième décennie de notre siècle précédent , il n'est autre que l'auteur derrière le Starship Troopers de Paul Verhoeven sorti en 1997. De plus , si vous êtes un régulier de mes critiques - ce dont je doutes ; il est évident que je me casse le cul à rédiger des critiques depuis trois ans pour personne d'autre que moi et l'éventuel race alien qui découvrira notre technologie dans trois millénaires , lorsque nous aurons tous disparus de la surface de cet univers et qu'il ne restera de nous que nos soubresauts de pseudo-intelligence tel que SC - j'avais déjà "rencontré" l'auteur à la fin de l'été 2016 par le biais de son tiède Vagabond de l'espace. Alors que je sortais d'un été marqué par , si je me souviens bien , le talent narratif de Jack Vance (Trullion : Alastor 2262) , la tendresse humaine de Robert Charles Wilson (Blind Lake) et le génie incontestable de Phil Dick (Ubik , encore et toujours ) , je me confrontai à la vacuité sensorielle d'un récit pauvre d'enjeu. De quoi me refroidir concernant Heinlein...
De quoi est ce qu'il en retourne ici , alors ?
Eh bien , En terre étrangère nous narre l'arrivé sur Terre de Michael Valentin Smith - Mike , pour les intimes - ,l'unique rescapé d'une malheureuse mission à destination de la planète rouge. En effet , sa mère accoucha de lui lors du voyage , et lors du crash , Mike fut recueilli par les autochtones Martiens. Jusqu'à ce que une nouvelle mission en provenance de la planète bleue ne le découvre à l'âge de jeune homme et ne le remmène à la "maison". Sauf que , tout le problème est là : en tant que seul locataire humain de Mars , il en est de facto le propriétaire et son nom représente donc tant d’intérêts qu'il n'arrive décidément pas à comprendre. Car Mike est plus Martien que Terrien , et de ce fait , bien des choses , des us et des coutumes lui sont totalement étranger"e"s.
Je déteste abandonner un livre. C'est si humiliant - surtout lorsque le livre est entre guillemet un cadeau et qu'il fait très exactement 672 pages sans la post-face. 672 pages...J'en ai encore mal à y croire , dites donc ! Croire que le poids d'un bouquin m'a encore une fois effarouché au point d'attendre l'occasion de liquider ce livre chez le libraire du coin.
Ce livre est intellectuellement malhonnêtes. Il l'est parce qu'il y a un propos sous-jacent qui , très franchement , ne me reviens pas et ne reviendrait pas à bon nombre d'adhèrent SC. C'est ignoblement sexiste , mais ça l'est subtilement , comme un film Hollywoodien de la période classique. Et intégrer toute cette morale patriarcale faussement critiqué par la forme - l'exemple du personnage de Jubal Hershaw , cool comme Ronald Reagan , entouré d'un harem de secrétaire qui certes menace de démissionner à longueur de champs mais se plient en quatre en un conditionnement de soubrette total pour leurs...pimp ! Putain oui ! Leurs pimp ! - à une histoire d'exploration par les yeux d'un homme-enfant mettrait n'importe qui de lucide dans la posture génante du lecteur qui s'efforce à ne pas tout envoyer bouler parce que , quand même , c'est lisible , et même fluide.
Mais ça n'excuse rien. Comment un livre aussi crypto réac a t-il pu être hissé en tant que bible des campus universitaire des années 60/70 ? Je prenais Heinlein pour l'équivalent de Barjavel , un vieil homme s’efforçant de paraître jeune aux yeux de ses lecteurs , et même si Barjavel a écrit un livre très similaires sur la forme à Stranger in a Strange Land - La Nuit des Temps , pour l'exemple - ce dernier s'était rattrapé avec Les Chemins de Katmandou , qui prenait la question réac en contre pied. Est-ce le cas chez Heinlein ? Je ne sais pas encore...Mais jusqu'à présent l'auteur me fait l'effet d'un auteur vaguement complexé sur certain sujet , surtout lorsqu'ils s'axent autour de questions civilisationnelles trop alambiquées pour être simplifiées de la sorte.
Arrêté à 300 pages donc. Je pense que le coup , très toon , des flics incapables de mettre sous les verrous ceux qui cachent Mike faute de papiers en règle a achevé de me faire réaliser l'imposante morale naïvement pro-républicaine de toute cette histoire. Soyons honnêtes une seconde...Depuis quand un manque de mandat d'arrêt à jamais empêcher le membre d'une gestapo - c'est ainsi que les personnages nomment la police des Etats-Unis - de foncer dans le tas et de cueillir ?

Le-debardeur-ivre
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le 20 janv. 2018

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