à ne pas manquer

Outre du côté de Pythagore et de sa Tetraktys, Jean-Marie Groult, nous entraîne sur les traces de Fulcanelli, Julien Champagne, René Schwaller de Lubicz, Louis Cattiaux, Henri Coton-Alvart et quelques autres adeptes de l’Art.

C’est un « Veilleur », Théo, et sa compagne Lucie, qui nous guident vers la Sainte Science à travers des rencontres avec des êtres éclairés, des textes, des lieux… et cette promesse :

« Les anecdotes vécues par Théo, pour qui le balancier de la pendule va s’immobiliser le temps de notre lecture, auraient pu être certainement, ou pourraient devenir, si vous l’ambitionnez, un peu les vôtres ! »

Le récit de Théo se compose de trois parties. La première partie évoque la « quête de la tradition primordiale », « au diapason de la symphonie universelle ». Cette quête de la Sainte Science nous introduit aux arcanes de la Tetraktys et aux secrets de la transmutation. Les rapports entre les vertus, dont les vertus cardinales et les vertus théologales, la Tetraktys et l’alchimie sont présentées d’une façon approfondies et particulièrement éclairantes. Souvent ignorées, elles permettent de passer d’une morale pesante à un processus réellement initiatique.

La deuxième partie commence par la symbolique de la salamandre pour nous conduire à une « Demeure philosophale oubliée », évoquée par Julien Champagne, peut-être bien cette Abbaye Notre-Dame du Bec Hellouin dans l’Eure qui regorge de symboles hermétiques.

La troisième partie débute par une visite détaillée de cette magnifique abbaye et propose un décryptage de ces symboles qui font enseignement sous le patronage de Cybèle. D’autres lieux normands viennent éclairer en miroir le sens du patrimoine traditionnel de l’abbaye.

Les mythes eux-mêmes, appelés à maintes reprises par Théo, qui autorisent des lectures multiples, sont tout particulièrement propices à une herméneutique orientée vers l’alchimie. Louis Cattiaux et son Message Retrouvé viennent opportunément nous assurer cette orientation.

Jean-Marie Groult ne fait pas que semer des indices épars dans les dialogues des acteurs de ce voyage, il présente également une méthode destinée à renouveler l’accord avec l’enseignement gravé dans la pierre pour le rendre vivant, actuel.

« Un symbole n’a pas un sens figé, il est Vivant ! Sa lecture n’est pas infaillible non plus ; si la définition de son contour est, dans l’ensemble, correcte, elle peut varier quelque peu selon notre propre expérience, nos lectures, voire notre éventuelle connexion. Mon unique dessein n’était que d’apporter, dans le respect de la tradition et des maîtres passés, de la matière à leur réflexion, et non pas un banal livre de recettes courtes et faciles. »

La forme même de l’écrit favorise cette dynamique propre au symbole qui évolue en même temps que celui qui l’observe, l’intègre et lui donne vie.

Le texte, brillant et original, de Jean-Marie Groult, sous une apparence de légèreté, enseigne. Plusieurs lectures sont nécessaires pour en saisir la portée, bien plus grande que celle avancée modestement par l’auteur. C’est un livre à ne pas manquer.