Yalom est à la littérature ce que Tarantino est au cinéma. Il se fait plaisir, et faisant cela, il nous fait plaisir. Il s'arrange avec l'Histoire et c'est tant mieux. Après tout, on ne parle pas ici de révisionnisme ! Tout ceci se passe entre personnes intelligentes et culturées. Yalom est thérapeute. Il a mis le doigt sur quelque chose de profond (Salut tous les amis psy ;-) et le décline sur tous les tons avec un grand talent littéraire. Peut-être que comme Nietzsche, la portée de son travail n'est-elle pas encore entièrement reconnue. Elle se trouve exposée dans son oeuvre maîtresse : thérapie existentielle. Dans ce livre-ci, nous explorons les méandres du désir masculin, de l'amitié et du mariage. En 2007 il y a eu une adaptation cinématographique passée un peu inaperçue. La veille du confinement, j'ai couru dévaliser mon libraire du stock des ouvrages de Yalom que je n'avais pas encore lus. En France, la philosophie est, soit vouée aux études doctorales, soit condamnée à être un sous-genre de l'instruction civique imposé aux élèves de terminale. C'est dommage. Son lien avec la thérapie est pourtant évident. Épicure disait qu'elle est une médecine de l'âme. Elle ne se situe ni en amont ni aval. Le croire est un ancrage dans la dualité qui s'avère contre-productif dans la recherche du bonheur. Yalom tourne autour de tout cela.