Si tu pensais que les romans en vers étaient chiants et poussiéreux, Eugène Onéguine d’Alexandre Pouchkine est là pour te rappeler que les Russes savent faire du drama avec style et que l’ennui mondain peut mener à des décisions bien regrettables.
L’histoire suit Eugène Onéguine, un dandy blasé qui se lasse de tout, y compris des choses qui pourraient (spoiler alert) donner un sens à sa vie. Quand la douce Tatiana lui avoue son amour, il la remballe avec une arrogance nonchalante… avant de se rendre compte des années plus tard qu’en fait, il a peut-être fait une énorme boulette. Ajoute à ça un duel inutile, une belle dose de spleen et une écriture aussi raffinée qu’un ballet de Bolchoï, et tu obtiens l’un des plus grands chefs-d’œuvre de la littérature russe.
Le gros point fort ? C’est d’une beauté absolue. Les vers coulent avec une fluidité dingue, l’ironie mordante de Pouchkine fait mouche, et son héros, aussi exaspérant soit-il, est fascinant. C’est une tragédie élégante, une méditation sur le temps qui passe et les occasions ratées, servie par une plume d’une finesse remarquable.
Le hic ? Onéguine, c’est un peu l’ancêtre du mec qui ghoste et regrette ensuite. Si tu n’aimes pas les héros distants, passifs et un poil trop sûrs d’eux, tu risques d’avoir envie de le secouer à plusieurs reprises. Et bien sûr, lire un roman en vers peut demander un petit effort au début… mais franchement, ça en vaut la peine.
Bref, Eugène Onéguine, c’est un pur bijou de la littérature russe, un roman poétique qui mêle amour, regret et satire sociale avec un style inimitable. Un chef-d’œuvre pour ceux qui aiment la mélancolie raffinée… et qui ne craignent pas de voir un héros se saborder avec classe.