J'étais Fred Otash, [...] mercenaire et démoniaque deux ex machina

Avec Extorsion, Ellroy revient sur la vie mouvementée d'un des principaux personnages de sa monumentale trilogie Underworld U.S.A., à savoir ce bon vieux Freddy, ex-flic 100% véreux.
L'intérêt principal de l'ouvrage - pur exercice de style de la part de l'auteur - tient dans la structure même du récit. Ou plutôt des confessions. Car c'est bien de ça qu'il s'agit. Sur le point d'être jugé tout là-haut, Freddy fait le point. Les pages du calendrier défilent et les souvenirs remontent. Celui chargé de mettre en forme le passé d'Otash, c'est le plumitif Ellroy - le casse-couilles.

Extorsion, c'est 135 pages. Ellroy tire le portrait d'Otash, les moments-clés de son existence, ses magouilles, ses amours et surtout ses plus belles saloperies. Le Dog attaque et mord à pleine gueule cette génération dérangée des 50's, laquelle "a inoculé à l'Amérique le venin du voyeurisme." Le Dog a la niaque et ça se sent dans sa prose. Extorsion est violent. Extorsion est saignant. Extorsion vise juste.

Pour les amateurs d'Ellroy, c'est de la bonne - comme toujours ? Reste la question de la présence des deux chapitres de Perfidia, volet inaugural du second Quatuor de L.A. Argument commercial ? Indéniablement. C'est du bon, du gros, du lourd dès la première, avec un nom, un seul : Dudley Smith. C'est alléchant. Clairement. Mais personnellement, j'ai pas sauté le pas. J'attends Perfidia.