Littérature
Je suis sociologiquement prédisposé à aimer Desproges : mes parents écoutent France Inter. Par ailleurs, j'aime lire, j'ai remarqué au bout d'une douzaine d'années que quelque chose ne tournait pas...
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le 6 août 2013
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Je crois qu’Ambrose Bierce vécut avec peu de questions. Je sais qu’il mourut sans explication et écrivait sans beaucoup de nuances. Ce n’est pas un défaut, bien sûr, et cela donne à ses textes, vieux d’un siècle et quelque, un tranchant bienvenu dans notre époque où luttent finasserie faussement intellectuelle et asepsie. Dans ces Fables fantastiques qui n’ont par ailleurs rien de fantastique, on ne cherchera donc ni subtil renouvellement du genre, ni art délicat de la composition : Bierce tape sur tout ce qui ne lui plaît pas, au risque de se contredire ou de lasser — deux choses dont il semble également ne pas se soucier.
Évidemment, comme la politique est la passion de l’époque, elle fournit le thème d’une bonne partie des récits : « Rongé par le remords, le grand électeur s’exclut lui-même de toute influence politique en apprenant à lire » (p. 61-62). Pour le reste, mesquinerie battue en brèche et peinture de caractères : « Un homme qui avait expérimenté les faveurs de la fortune et qui était donc un optimiste, croisa un homme qui avait expérimenté un optimiste et qui était donc un cynique. » (p. 87). Ça ne cassera donc pas trois pattes au corbeau de La Fontaine, mais le style abrupt fait mouche. « Un prodigue, voyant une seule hirondelle, mit son manteau en gage, pensant que le printemps arrivait. C’était le cas. » : c’était l’intégralité de la fable intitulée « Le Prodigue et l’Hirondelle » (p. 178).
Créée
le 24 mars 2015
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