Il s'agit en fait du onzième épisode des palpitantes aventures de Fantômette.
Georges Chaulet, très habilement avait commencé ses histoires par une série de nouvelles qui permettaient de présenter le personnage sous toutes ses facettes. C'est le procédé de Maurice Leblanc avec Arsène Lupin, c'est dire si ça fonctionne...
Après plusieurs épisodes truculents, comme Fantômette contre le Hibou, Fantômette au carnaval ou Fantômette et l'île de la sorcière, chefs-d'oeuvre du genre, l'auteur envoie ses protagonistes dans une station de sports d'hiver.

L'histoire est assez brillante, une classe de neige, bloquée sur un pic inaccessible, servira de monnaie d'échange au Furet et à ses acolytes pour une rançon d'anthologie...
Mais, Fantômette veille !

Un magnifique exemple du talent de Chaulet que vous connaissez peut-être mieux comme scénariste de la bande dessinée les 4 As, Il est aidé ici par les illustrations de Jeanne Hives, dont vous maîtrisez au moins le travail sur Oui-Oui... Sans atteindre les sommets que Josette Stéfani apportera à la série, Jeanne invente quand même une bonne partie du mythe.

Le livre offre du suspense qui ferait pâlir le vieil Alfred, des dialogues de feu et une histoire formidable pour tous les âges. Moi, j'avoue, en lisant ça la première fois, je n'étais jamais allé au ski... Mais ça m'avait marqué.

Maintenant, avec le recul, je ne peux qu'admirer le talent de l'auteur. Il faut dire que le trio Françoise, Ficelle, Boulotte n'a jamais été aussi bien décrit. En face, le trio inversé, qui rendrait jaloux un Aronovsky moyen : Le Furet, Alpaga et Bulldozer. L'ensemble est une grande réussite que je conseille à tous.

Mon immeuble a un avantage, c'est que, à côté des poubelles, il laisse une petite place pour tout ce que les gens veulent bien laisser aux autres, c'est là que j'ai trouvé, un jour, un meuble pour ma salle de bain, un bougeoir pour ma marâtre, ou cet épisode de Fantômette...

Après avoir lu la bête au fond d'un bain aux algues, je ne peux qu'admirer la perfection de mes goûts enfantins. Un sept me paraît le minimum, c'est quand même nettement mieux que Fictions de Borges...

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le 12 mars 2011

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Torpenn

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