Le tableau brossé ici tout au long de la vie de la Galigaï, cette dame d'atours de Marie de Médicis (qui fut son âme damnée et véritablement son cerveau) est magnifique : on y trouve une recherche pointue, des belles descriptions de l'ambiance trouble qui envahit les cours successives d'Henri III, Henri IV et Louis XIII. Certaines personnages, comme la reine Margot ou Catherine de Médicis, sont très bien rendus à la vie ; le vocabulaire est raffiné et savant, la langue agréable et les anecdotes parfois truculentes.
Je n'ai cependant jamais réussi à m'attacher au fil de l'histoire : nous ne rentrons pas dans les rouages de la psychologie (et pourtant, que sombre et tortueuse elle a dû être !) de la Galigaï, nous la suivons de loin, en surface, comme par un documentaire historique banal de ce qu'elle a pu voir entendre, et pas un récit biographique suivi qui nous laisserait en haleine. A ce livre savant il manque la plume du conteur, il manque le style d'un Dumas ou d'une Chandernagor pour y insuffler la vie.