Nous rencontrons des problèmes techniques sur la partie musique du site. Nous faisons de notre possible pour corriger le souci au plus vite.

De mémoire, c'est ma mère qui a trouvé un article dans le 20 Minutes il y a deux ans et m'a donné le nom de ce livre. Je crois bien que c'est moi qui l'ai ajouté à SensCritique afin de pouvoir le mettre dans mes envies. J'ai donc fini par le lire et peut lui donner sa première note ainsi que sa première critique.

Soyons directs, le bouquin n'est pas passionnant à lire. Un ouvrier de chaîne Peugeot raconte des anecdotes de son quotidien. Lire cinquante pages d'un même chapitre sur une grève dans les usines ("on s'est rassemblé là", "on a défilé ici", "on a fait cette réunion"), ce n'est pas super intéressant.

Pour autant, Grain de sable sous le capot dépeint en fil rouge les réalités du travail à la chaîne. Car le livre a beau être pénible sur la forme, le fond amène à réfléchir sur les conséquences sociétales de la révolution industrielle et de la rationalisation du travail. La difficulté n'est pas tant d'ordre physique, être forgeron au XVe siècle vaut bien huit heures de montage de planches de bord, mais psychologique. Le travail à la chaîne, c'est utiliser le cerveau humain uniquement pour le contrôle de ses bras et ses jambes. Il n'y a pas de place pour la créativité et très peu pour l’expérience et l'expertise.

Visser tel module sur la planche de bord : 38 secondes, prendre telle pièce dans le stock : 12 secondes. A toujours vouloir améliorer la productivités et contrôler au maximum les ouvriers, le travail à la chaîne fait de l'Homme une machine sans émotion. Il n'est pas difficile d'imaginer l'état psychologique de ces ouvriers après trente ans de ce travail léthargique. Et même dans mon travail, pourtant affligé de ce statut de "cadre", je suis contraint de remplir des fiches de temps, tâche par tâche. Je n'aime pas être considéré comme une ressource humaine dont il faut maximiser la rentabilité. Je le savais déjà avant de lire ce livre, mais j'ai pu constater que je ne suis pas le seul et que le problème est plus global.
Nono85
6
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste Je me "culturise" en lisant

Créée

le 7 mai 2014

Critique lue 240 fois

1 j'aime

Nono85

Écrit par

Critique lue 240 fois

1

Du même critique

World of Warcraft
Nono85
9

La révolution du MMO

"Tu comprends, si tout le monde y joue, je ne me démarque plus de la masse". Un vrai gamer critique WoW presque par principe. Mais faisons une petite pause. En réalité, World of Warcraft a...

le 9 oct. 2010

37 j'aime

1

Lucy
Nono85
3

Critique de Lucy par Nono85

Saviez-vous que le cinéma aux États-Unis n'allait pas fort ? Pas les productions, mais les salles. Ces dix dernières années, le nombre de tickets vendus a chuté de 10%. En réponse, les cinémas ont...

le 27 juil. 2014

34 j'aime

2

Dessine-moi un parisien
Nono85
8

Je suis un parisien

Putain, se marrer seul-tout dans le bus après une damned journée de boulot dans la banlieue parisienne pleine de racaille, c'est un petit plaisir qui ne se refuse pas. C'est mathématique, si un livre...

le 11 déc. 2010

28 j'aime

3