J'ai lu ce livre (certainement) à la fin de l'adolescence. Avec ses airs de Gossip Girl, ce roman sur la jeunesse dorée la dissèque, illustrant son immense vacuité (on le sait que les riches le sont grâce à leur héritage et rarement grâce à leur travail...).
A l'époque où ce livre est sorti, on rêvait d'imiter ces fils et filles à papa, gavé.e.s d'argent. On lisait avidement Glamour pour connaître les dernières tendances mode et on se gaussait de ces fringues qu'on ne pourrait jamais se payer. Mais on les enviait, parce que réussir sa vie c'était synonyme de se pavaner pour montrer sa réussite financière. Je me souviens de cette période où je lisais Beigbeder et Bret Easton Ellis. Et Lolita Pille.
15 ans plus tard, je relis ce roman, avec mon petit bagage littéraire, et si je perçois chez la jeune Lolita Pille un talent inné pour raconter la vacuité de l'existence, je note toutefois qu'elle n'a pas su rendre ses personnages attachants. Hell est insupportable et méprisante. Incapable de la moindre empathie pour ses "amies", lucide sur ses privilèges, elle est ravie de ne rien faire de productif et se plaint constamment de l'inutilité de l'existence. Le problème, c'est que Hell n'évolue pas une seconde tout au long de cette histoire. Prends le livre page 12, puis page 145, elle tient le même discours cynique. Du début à la fin, son cycle naturel consiste à se lever tard, emmerder/ignorer ses parents, enfiler des fringues de marque et prendre un taxi pour se rendre dans les boîtes à la mode retrouver ses "potes" qui la rincent de c*ke. Amoureuse, elle arrête momentanément de se déchirer (mais l'autrice passe sous silence ces 6 mois d'amour, pourquoi ? c'était pas intéressant de raconter une histoire d'amour ?), pour replonger dès que le besoin de fuir la réalité devient trop fort. Et finir par "se salir", parce que tu comprends,
quand "l'amour de ta vie est mort",
tu dois forcément en passer par là pour te sentir exister, pétrir la souffrance, la modeler et savourer cet état de douleur, comme si rien de bon ne pouvait désormais advenir (hum)
Il est possible que ma lecture aujourd'hui, à une époque où je suis relativement épanouie dans ma vie, fait que ça me passe complètement au-dessus. A 16 ans, à la fin d'une histoire d'amour, lisant ce roman, j'avais sûrement a-do-ré. C'était trash, c'était tragique (surtout le passage où Andrea prend la parole pour raconter sa version, ça fait très Roméo & Juliette), olala des amants maudits !
Mais voilà, c'est volontairement provocant, l'autrice en fait trop, les passages en italique n'ont pas d'intérêt, ils ne se démarquent pas dans le fond et n'introduisent rien d'utile à la narration.
Les 150 pages m'ont paru longues, on étouffe, c'est presque un huis clos intérieur vu que Hell tourne en boucle sur les mêmes pensées. Elle exaspère par sa superficialité, tout comme ses "ami.e.s" qui n'élèvent pas le niveau général.
Bref (à mettre en boîte à livre).