Avant de me lyncher parce que j'ose comparer 1984, chez-d'oeuvre de science fiction, incomparable génie de dystopie, classique pourtant si actuel du grand George, laissez moi m'expliquer en quelques mots ; puis je rentrerai dans le vif du sujet.

Donc j'ai pas lu Battle Royale (j'ai loué le livre il y a deux ans, mais c'est tombé pendant une période occupée de ma vie, et les trois semaines sont passées trop vite pour me permettre de venir à bout du premier chapitre ; l'histoire, je l'ai connue, j'atais dans un club de lecture donc on en a blablaté quand même ; quand au trou dans ma culture, je ferai de mon mieux pour y remédier), et j'ai pas vu le film parce que j'ai pas lu le livre ; j'ai lu 1984 par contre, in English even because c'était pour le cours d'anglais (et oui, je suis une des trois personnes de ma classe qui s'est fait chié à lire le livre en anglais, alors que comme tout le monde, je l'ai chez moi en français, que voulez vous, on ne se refait pas), et j'ai pas (encore) vu le film parce que ça ma me rendre triste tout encore, et que je suis pas psychologiquement prête pour re-rencontrer Big Brother.

Bref, je sais de quoi je parle quand je compare Hunger Games à 1984 (parce qu'obviously, j'ai lu la triologie de Collins, sinon je ne serais pas en trai de la critiquer duh-uh, et même avant la sortie du film - au moins trois jours avant - et même en anglais, même si c'était pas une lecture scolaire, mais juste parce qu'en fait, je suis trop balèze et j'veux le rester kaboum), et un peu moins quand je compare Hunger Games à Battle Royage - cependant, personne ne m'en tiendra rigueur parce que plein de gens l'ont fait avant moi donc voilà, toc.

Je disais : j'ai lu 1984. Et j'vais vous laissez me lyncher, parce que je pense que ma critique sera mieux construite si je peux faire ma comparaison sans tout spoiler pour les dubitatif. Allez y, tuez moi, adieu monde cruel. plus qu'une comparaison des deux oeuvres, je pense, je préférerai dire que Collins fait hommage à Orwell.

The Hunger Games donc, ça se passe dans un futur pas si proche si l'on en croit les experts - allez, environ 300 ans dans le futur. C'est en Amérique du Nord, l'Etat de Panem est nés des cendres des States et limitrophes. Il y avait 13 districts, et le capitole dirigeait tout, mais un jour, le peuple en a eu marre et s'est rebellé (trop des bad-asses nos générations futures). Mais papa-Capitole il a réussi à les vaincre un a un, puis quand il s'est retrouvé face au district thirteen, il l'a salement bombardé pour qu'il ne reste qu'un tas de cendre en no survivors. Du coup, ça leur a fermé le clapé, aux rebelles. Mais comme ça suffisait pas d'exterminer 1/14 de sa population (plus ou moins, c'est pas tout a fait ça parce que les districts n'ont pas tous la même taille et que 13 est un petit district mais qui s'en soucie, vraiment ?), le Président (je sais pas si c'était le même barbu que maintenant, monsieur Snow) a décidé de punir ses districts adorés : chaque année, un tribut mâle et un tribut femelle seront sélectionnés dans les douze districts restants, et jetés dans une arène pour se battre à la mort. Le vainqueur aura la vie sauve, et tons of money. L'aventure est hautement sécurisée et tout le monde doit regarder. Une façon pour le Capitole de montrer qui a le pouvoir.

L'atmosphère est donc digne d'un bon roman de science-fiction. Une société où les médias sont monopolisés part le pouvoir, où l'information est manipulée (COMME DE NOS JOURS, certes certes, mais pas de débat politique, ce n'est pas mon but), et plus, où les médias permettent de surveiller le peuple, de le contrôler. Car l'héroïne-narratrice Katniss, qui se retrouve sélectionnée, la surveillance est ininterrompue : chaque geste qu'elle fait, chaque décision qu'elle prend doivent être faites en conséquence. On retrouve le Big Brother d'Orwell ; et on retrouvera même, dans les tomes suivant, la découverte que même les endroits qui paraissent saufs et isolés n'échappent pas aux contrôle du Pouvoir.

L'amour est un piège ; on a peur de ses enfants. Katniss redoute plus que tout de tomber amoureuse pour tout ce que ça représente : une vie à deux, un mariage, des morpions. L'idée qu'un jour, ils risqueront l'arène. Comme cette mère, de 1984, qui a peur de ses enfants, déjà pris par l'état : ils deviennent les citoyens parfaits, et n'hésiteront pas à trahir l'amour maternel pour être ce qu'ils sont depuis leur naissance formés à être.

Winston redoute l'amour parce qu'il demande de la confiance. Il apprécie la liberté qu'il procure, mais ne peut s'empêcher de douter de tous, la surveillance étant partout. Avant d'aimer Julia, il la déteste parce qu'elle est ce qu'il désire sans se permettre de se l'avouer ; lorsqu'elle est sienne, il se rend compte que la vie à deux, si plus belle, est aussi plus terrifiante, parce qu'illégale.
Katniss ne veut pas aimer. Elle tient à sa baby sitser plus que tout au monde, et est prête à sacrifier sa vie pour elle ; son amour est légitime, mais démesurable. Parce qu'elle ne veut tomber amoureuse, Katniss dirige son affection vers son idéal, l'innocence du personnage si parfait de Prim. Mais si elle ne veut pas tomber amoureuse, Kat est quand même dans le radar de mecs (et, on est quand même dans un roman pour ado les p'tit loups, forcément qu'il y a un peu de romance, et moi j'm'en plains pas). Il y a Gale, c'est la liberté : loin du Capitole il semblerait, elle se perd avec lui au millieu des bois pour s'adonner à des pratiques illicites (du braconnage). Il y a Peeta, c'est le doute : dans un monde si mauvais, la gentillesse même ne peut exister, et la confiance doit se mériter ; et quand les yeux du monde sont braqués sur vous, il faut jouer le jeu, à tout prix. Feindre l'amitié, feindre l'affection ; les conséquences, on s'en occupera plus tard. Le danger est partout.

Bon, je comprends que ma comparaison peut paraître bancale (mais j'ai pas encore parlé des lavages de cerveau !). Moi, j'apprécie que Collins s'inspire des classique. Elle clame ne pas avoir entendu de Battle Royale ; qu'importe, c'est pas comme si l'idée d'envoyer des gens dans une arène pour se tuer à mort était très nouvelle. Nos amis romains avaient bien compris ça. Contrôler le peuple par des jeux et du pain. Tiens, tiens, c'est quoi l'expression latine déjà ? Puis je lis qu'il y a de la romance entre deux des participants ? S'il vous plait, faut arrêter de se figer sur si peu de détails. comme ceux qui comparent Twilight à The Hunger Games sous prétexte qu'il y a un triangle amoureux. Les grandes ficelles de la littérature sont bien antérieures aux années 2000. Forcément, le monde commence un peut à se répéter ; mais tant que la lecture continue de distraire moi je dis tant mieux.

Oui, tant mieux.

Tant mieux si les jeunes continuent de lire. Et encore mieux si c'est de la lecture intelligente comme la trilogie de Collins plutôt que des de la distraction pure comme celle de Meyer. En s'inspirant des thèmes du genre de la science fiction, Collins rend abordable à tous les dangers du monde d'ajourd'hui : l'abrutissement par la télévision, la manipulation par les médias, les fichages de la population, le creux des classes sociales, la fermeture des frontières, la surveillance grandissante. Elle met en scène des tabous, rappelle à la jeunesse ce qui s'en fait, et ce qui se fait encore dans certaines parties du globe : le lavage de cerveau, la torture, les châtiments corporels. Elle met en garde contre les dangers de la politique, dénonçant la violence plus que tout. Après le second livre, l'atmosphère change radicalement quand on est plongé dans la rébellion. Mais la violence elle, est toujours là ; même chez les gentils, elle est là. Ca tue, ça torture, ça prend des décisions inhumaine. Collins, dénonce la guerre d'une manière générale ; et lance un cri à la paix.

La paix. Une société où les quelques survivants pourront tenter de construire un monde meilleur, plus juste, s'appuyant sur un modèle politique idéal (ironiquement, le nôtre). Katniss, aussi insupportable qu'elle soit quand elle est amenée à analyser ses sentiments et trouver dans son coeur les réponses aux tourments des ces admirateurs (qui ne trouvent pas que le climat de peur est un mood-killer et s'empressent de déclarer leur flamme dès qu'ils sont une fenêtre), est un idéal de la révolution. Dans le livre, elle est le Mockinjay par défaut, sans le vouloir ; mais ses idéaux sont nobles. Elle se décrira mauvaise, parce qu'elle est habitée de cette violence, de ce feu ; mais elle n'a qu'une envie, c'est de l'éteindre. Eteindre le feu, soigner les brûlés et faire renaître le monde de ses cendres. Arrêter de tuer, arrêter de se venger. Pardonner, donner des secondes chances. Aimer.

Si c'est pas beau, ça ? Si c'est pas plein de belles choses dont les générations futures devraient se remplir la tête ! Moi je dis, The Hunger Games, c'est une merveille dans la littérature jeunesse. Et j'aime à croire que ça ouvrira les yeux de quelques bambins, et les poussera à lire d'autres romans du genre - plus durs parce que dépourvus de happy ending - comme ceux d'Orwell et d'Huxley.

Alors comprenez que ça me désole que l'adaptation cinématographie récente (assez intéressante puisque complément du livre - madame Collins a participé à la création de l'univers et l'adaptation du scénario hors de la première personne du roman) pousse l'individu à classer The Hunger Games dans le même panier que Twilight, à cause de l'hystérie qui s'accompagne. J'vous assure, c'est moins con, et plus distrayant, et mieux écrit. Dommage que trop de gens hurlent TEEAAAM PEEEETTTTA ou TEEEEAAAMMM GAAAAALE sur les forums internet. La romance, elle s'apprécie certes ; mais au final, c'est pas vraiment pour ça que le livre mérite d'être lu. Alors ignorez, et appréciez les bienfaits d'une lecture intelligente.

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le 10 avr. 2012

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