Témoignage d'un grand acteur. Invitation à la modestie et à la pudeur. Comme le disait Mastroianni : "Être acteur? Il n'y a pas besoin de se gargariser, il n'y a qu'à faire et puis voilà ..."
Qu'est-ce que le jeu Piccoli du haut de ses plus de 200 films? Un art de l'intériorisation, une élégance de ne pas surligner, même pour les personnages haut en couleur. Une humble médiation au service du public.
Non pas dans l'ivresse de soi-meme, mais dans le pur plaisir du jeu.
Dans la confiance d'une belle relation avec Gilles Jacob, pleine de respect et de complicité, l'ami se confie. Et ne dit rien d'autre que sa joie de vivre.
Jouer me donnait toujours de la joie. Je me suis toujours régalé à faire l'acteur! Régalé, c'est le mot. Je ne veux surtout pas dire que je suis épaté par moi-même et que ma confiance en moi est inaltérable. Cela n'a rien à voir avec une arrogance de cet ordre. Non, j'étais comme un éternel enfant qui est heureux de raconter une histoire. Faire vivre un texte a toujours provoqué en moi un plaisir inoui. C'est peut-être la raison pour laquelle je n'ai jamais vraiment eu le trac, un trac paralysant qui contracte et ne produit plus que du tourment. J'ai toujours été comblé et content de faire mon métier, jamais vraiment inquiet.