Une joyeuse acédie

Avant toute chose, je sais que je ne suis clairement pas la cible recherchée, il est évident que ce conte est réservé aux plus jeunes d’entre nous mais j’avais 10h de vol à tuer, une écran non fonctionnel en face de moi et ce livre.

Il y a quelques bons points, le livre se lit très facilement (lu d’une traite), l’histoire peut s’avérer « touchante » par moment et c’est un livre que je pourrais facilement conseiller pour une première lecture aux enfants ayant aux alentours des 8-10 ans. Cependant, à mon sens ce livre ne mérite pas sa moyenne actuelle.

L’histoire ne reflète pas la créativité avec laquelle JK Rowling nous a ébloui pendant plus de 10 ans avec HP.
Je sais encore une fois que le scénario est adapté à un auditoire plus jeune que celui d’HP mais on est très loin de retrouver ce à quoi on s’attend, par exemple, l’histoire des objets qui prennent vie a été à mon sens vu et revu bien trop de fois.

On a la malheureuse impression que JKR a écrit ce livre uniquement pour qu’il soit adapté au cinéma. On s’imagine très bien les scènes, tout est léché, écrit et détaillé de façon à ce que ce soit repris sur grand écran. On a l’impression d’être plongé dans un film de noël Netflix bas de gamme en dessin animé spécialement adapté pour les enfants ! Peut-on arrêter les scénarios où le personnage sera condamné à tout jamais s’il ne réussi pas sa quête avant minuit ?

Le scénario d’ailleurs est prévisible dès lors que Jack se rend dans le monde merveilleux des objets perdus. De A à Z et avec un peu de bon sens vous arriverez à deviner le chapitre suivant. Il n’y a, à mon sens, aucune scène vraiment originale. De plus, toutes les actions sont réalisées de façon chevaleresque pour venir en aide à l’autre, mais ce n’est pas ça la vraie vie ! Tous les personnages sont prêt à se sacrifier pour les autres. Arrêtons ça !

L’idée avec un semblant d’originalité est ce monde parallèle dans lequel se retrouve tous les objets perdus, une sorte d’Upside Down triste et sinistre, dans lequel on ne peut sortir que dès lors qu’un humain nous retrouve dans le vrai monde. Mais cela dérive rapidement au n’importe quoi, avec des éléments qui n’ont rien à y faire et ça devient un attroupement de personnages dissemblables.
Ainsi, nous retrouvons dans ce monde réservés aux objets les faux semblants, les mauvaises habitudes, les principes, les forces, le père Noël … c’est trop !

Ce côté « tout se passe bien tout est génial » est exécrable, l’histoire se veut moralisatrice : « n’ayez pas d’ambitions mal placée », « remerciez vos amis », « soyez courageux », « attention au pouvoir », « ne perdez jamais votre bonheur », « vos principes sont ce que vous avez de plus importants », « pardonnez à ceux qui vous font du mal » , « il faut toujours y croire » … Mais stop ! J’ai lu un conte ou le dernier best seller américain de développement personnel ?…

Et enfin, arrêtons définitivement les jeux de mots sur les noms propres du type « Céoukyaça ».

J’ai sûrement perdu mon âme d’enfant, peut-être suis-je trop dans l’attente d’un nouveau chef d’œuvre, on en demande forcément plus à Messi qu’à André-Pierre Gignac. Je ne suis pas certain que ce livre aurait eu le même succès sans avoir le nom de JK Rowling en gros dessus.