Connaissant le bonhomme, étant fan de tous ses films — et particulièrement parce qu’il m’a « offert » Titanic, mon film préféré de tous les temps, qui ne descendra probablement jamais de la première place de mon top universel — il allait de soi que, dès que j’ai vu ce livre, il fallait que je le lise.
J’ai lu plusieurs biographies sur Spielberg, mais jamais rien de vraiment formel sur James Cameron. À part quelques documentaires par-ci par-là, des interviews ou des featurettes autour de ses tournages, je n’avais encore jamais lu de livre consacré à James.
L’auteur, Thomas Gilbert, propose ici un ouvrage bien documenté, qui met en lumière la personnalité de Cameron à travers le prisme de l’artiste… et de l’explorateur.
James Cameron, il n’y en a qu’un. Atypique, souvent seul contre tous. Ce qui en fait une des figures les plus incroyables du cinéma de sa génération. Il est devenu l’un des réalisateurs les plus influents dans son domaine, tout en étant un fervent militant pour la science et la technologie mises au service du bien commun.
Dans le cadre du 7e art, difficile de ne pas le placer dans le même « panier » que Spielberg, Peter Jackson, Guillermo Del Toro, Ridley Scott, Christopher Nolan et d’autres. Qu’on aime ou pas leur cinéma, cela reste subjectif. Mais tous partagent un point commun : leur indépendance créative. Et j’ai l’amère impression qu’on verra de moins en moins de profils de ce genre à l’avenir. Ces grands noms sont d’ailleurs tous « âgés » : Cameron approche des 70 ans, Spielberg a 78 ans, Ridley Scott en a 87 ! Les plus « jeunes », ce sont Del Toro (bientôt 60), Peter Jackson (63) et Nolan (54).
Ces réalisateurs, tous liés d’une manière ou d’une autre à l’aventure Cameron, sont évoqués dans le livre.
On pourrait les comparer à une sorte de « Conseil des Jedi » du cinéma. Et encore, je n’ai pas cité tout le monde.
Chacun pourrait porter une casquette bien précise :
– James Cameron, Maître de la science-fiction
– Peter Jackson, Maître de la fantasy
– Guillermo Del Toro, Maître des créatures horrifiques
– Ridley Scott, Maître du péplum moderne
– Spielberg, Maître sage, infantile et humaniste
– Christopher Nolan, Maître du rationalisme et de la science exacte
Pour revenir à cette biographie, elle a réveillé tout un pan de mon imaginaire d’enfant, m’a ramené à mes délires fantasmagoriques.
Et peut-être avec une pointe d’orgueil, j’ai aimé reconnaître certains traits de caractère qui me définissent à travers des hommes comme James Cameron. Lire ces passages de sa vie, les témoignages, les anecdotes… ça me rappelle pourquoi je suis fan de lui, et de ses films.
Il n’y a rien de péjoratif à s’identifier. De la même manière, je m’identifie à Spielberg pour bien des aspects de son enfance, qui résonnent profondément avec la mienne. Sans entrer dans les détails, sa relation avec son père à l’adolescence est d’une ressemblance troublante avec mon histoire.
Je ne peux qu’être « habité » par les films de mes réalisateurs fétiches. Spielberg étant mon « Maître » absolu.
Je digresse encore, mais ce livre est une nouvelle leçon de vie à travers la carrière d’un réalisateur hors normes. Il faut presque être un surhomme pour suivre un James Cameron dans ses projets. Il ne s’agit pas de l’idéaliser : beaucoup se sont « frités » avec lui.
C’est un sacré bourreau de travail, ce Cameron. Et j’imagine qu’il n’est pas toujours facile à côtoyer.
La lecture de cet ouvrage m’a même conduit à rêver que je le rencontrais, dans une petite maison à lui, un lieu de repos entre deux expéditions ou tournages. On a eu une longue conversation… C’était étrange, mais fascinant.
Enfin, la fin du livre dépasse les questions de cinéma et d’exploration. Elle nous éclaire sur les engagements profonds de James Cameron pour l’environnement et la survie de l’humanité. Un passage dur, empreint de pessimisme, mais d’une lucidité rare.