"Carré blanc sur fond blanc", ou l'oeuvre de Malévitch qui lança le courant picturale suprématiste. C'est à cela que me fait penser ce livre, un néant absolu, la parfaite représentation du côté absurde de la vie.
Une oeuvre où chacun y trouvera son compte, où chacun ira de sa conjecture pour extrapoler sur cette oeuvre vide de sens, vide de tout. Et ses personnages, vides, eux aussi. Une lecture qui nous fait souffrir tant notre esprit fait de raison lutte pour s'en dépêtrer. A l'instar de toutes ses théories du complots qui rassurent nos esprit paresseux, il faudra trouver une raison (Goncourt aidant) pour tourner chacune des pages de ce livre, pour que notre raison lui donne raison.
Il faudra y chercher une phrase, une description piquante de l'auteur pour survivre à l'ennui dans lequel il nous plonge.
Un auteur par ailleurs trop présent, qui ne distille aucune émotion, et Ferrer le personnage principale est l'incarnation du style de son auteur : un personnage sans vie, sans réelle envie (à part une libido qu'il subirait presque malgré lui) et qui traduit, je pense, une idée fixe pour Echenoz : qu'il puisse être, lui et son personnage, dans un hors-champ permanent.