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Un prologue dont la lecture laisse sans voix et nous plonge dans un bain de noirceur. Trois personnages affrontent la vie comme une épreuve, leurs existences déterminées par un passé tragique et /ou par de lourds secrets qui risquent de remonter à la surface. Ils ont en commun une solitude extrême. Il y a l’homme qui nettoyait, la chasseuse de mouche et la fille à la mèche violette, un tueur en série, une justicière et une victime dont les destinées vont être amenées à se croiser.
L’auteur a fait le choix de ne pas les nommer autrement, ce qui donne suffisamment de mystère autour de leurs personnalités. La peur et le suspense se diluent lentement mais surement dans notre organisme. Le lecteur peut être pris de vertige au fil des pages tant la tension se fait rude entre le Mal et le Bien. Je suis l’abysse se déroule au bord du Lac de Côme, lieu qui a lui seul génère de l’angoisse avec ses eaux noires, profondes aux traitres courants. Le Lac rejette régulièrement des corps où ce qu’il en reste.
J’ai aimé la complexité des personnages, leur côté ambivalent, tout n’est pas noir même chez le pire d’entre eux, de très belles nuances psychologiques s’exercent et nous les font appréhender autrement. De nombreux flashbacks d’une enfance misérable entre tortures physiques et psychologiques donnent au lecteur toutes les cartes pour comprendre que rien ne s’efface jamais. Les thèmes des violences faites aux femmes mais aussi de la maltraitance envers les enfants viennent appuyer sur notre corde sensible. Quand enfin, on entrevoit la lumière au bout du tunnel c’est pour s’apercevoir du talent de l’auteur pour ce qui est de relier les fils entre eux. Avec un style incroyablement efficace, une maitrise des intrigues multiples Donato Carrisi nous livre un superbe thriller noir et oppressant comme je les aime. Bonne lecture.
http://latelierdelitote.canalblog.com/archives/2021/12/04/39210861.html

Lalitote
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le 4 déc. 2021

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