Une leçon d'écriture

La quatrième de couverture a le mérite d'être honnête : "C'est l'histoire d'un homme qui ne fait rien, ou presque." Il ne se passe donc pas grand chose dans ce texte constitué de minis chapitres (1 à 5 pages maximum) qui se lit donc aussi vite qu'il semble avoir été écrit. Mais à force d'écrire ce qui ne se passe pas, on finit par avoir un roman. Le narrateur ne cesse pourtant de répéter à qui veut l'entendre que le livre en question n'est pas écrit... Dany Laferrière voudrait-il nous faire croire qu'un roman s'écrit tout seul ? Une leçon de littérature que tout écrivain en herbe pourra méditer à sa guise.

En attendant de prendre la plume pour décrire à notre tour ce quotidien fait de saumon angoissé, de loyer à payer, et de japonaises délurées (euh...), on peut toujours réfléchir à la vraie question que pose notre auteur, québécois, caribéen, et accessoirement japonais : le nationalisme littéraire est-il finalement aussi pertinent qu'on veut bien le croire ?