A la faveur d’un beau style littéraire, pur, fluide et élégant, la romancière réhabilite talentueusement Milady, l’un des personnages féminins, quelque peu oublié, du roman « Les trois mousquetaires » d’Alexandre Dumas.
Toute cette histoire est fictive et pourtant je me suis laissée surprendre par le récit bouleversant, époustouflant et émouvant du destin dramatique de cette toute jeune femme comme si elle avait réellement existé. J’ai eu l’impression étrange qu’Adélaïde de Clermont Tonnerre était rentrée dans la peau de ce personnage, hors du commun, l’extirpant du rôle superficiel de femme diabolique dans lequel l’avait cantonné Alexandre Dumas. Saisissant à bras le corps cette héroïne, elle décide alors de lui insuffler toute sa force d’écrivaine pour la faire renaître et lui rendre justice afin qu’elle retrouve toute sa respectabilité.
Totalement happée par la profondeur et la puissance des sentiments que ce bijou littéraire renferme, j’ai plongé dans sa lecture et me suis imprégnée d’un récit oscillant, en permanence, entre amour et haine, satisfaction et remords. Jamais à court d’imagination, l’auteure a maintenu l’intrigue avec brio, de la première jusqu’à la dernière page mais elle a surtout voulu redorer le blason de cette femme au caractère bien trempé. La belle Milady était une femme aux multiples visages, à la fois épouse amoureuse, amante éperdue, mère attentionnée, espionne pugnace. Elle combattait le mal, préférant la justice à la vengeance, recherchait la vérité sur ses origines, refusait la fatalité et la déloyauté. Incomprise, vilipendée, insultée, agressée, elle fut placée, à tort, sur le banc des accusés, jugée puis condamnée par la justice partiale et arbitraire des hommes qui l’avaient côtoyée et qui l’avaient aimée.
Le tragique destin de celle qui voulait vivre méritait bien un livre, merci Adélaïde pour ce superbe récit !