Faut dire ce qui est, je n'ai jamais été complètement emballé par les deux films de Steven et si j'ai le coffret blu ray, ce n'est qu'à la faveur de ma progéniture et de ma femme, qui plus jeune que moi, avait été impressionnée à la sortie en salle.

D'une autre manière, la magie du film exerce son aura à travers John Williams dont la famille est fan et dont la section adulte de l'orchestre de junior a organisé un spectacle le concernant plus ou moins.

L'anecdote se voulant de préciser qu'à chaque fin de présentation de ce morceau, le chef d'orchestre saluait spécifiquement la performance du joueur de cor.

La vie avec les enfants, c'est aussi de visiter le musée des dinosaures d'Espéraza dans l'Aude (ouvert en 92, avant le film mais après le livre) à chaque fois que nous nous trouvons à proximité et je me suis décidé à acheter le bouquin dans la boutique située à la sortie.


Bien m'en a pris.


Tout d'abord pour sa construction, d'emblée cinématographique. Pour rappel, Michael Crichton a aussi réalisé des films et son premier essai Mondwest ( ou Westworld en VO ) commentait déjà sa vision du futur des parcs d'attractions dont la visite inaugurale partait en sucette.

Tel un scénario, le chapitrage, très court, sépare de manière marquée les différentes scènes et les différents lieux d'action. Et il n'hésite pas faire durer le plaisir en décrivant des indices induisant progressivement l'existence de ces dinosaures de manière à nous rendre l'idée acceptable (en 1990). De ce fait, il instaure un suspens en amont des aventures que nous connaissons tous qui nous amènent de manière logique au docteur Alan Grant et de sa jolie stagiaire. Par la suite, ces micro chapitres mêleront les différents lieux et histoires parallèles en indiquant clairement la progression dans le temps.


Ensuite, pour sa documentation, extrêmement riche. L'accès au parc est agrémenté de diverses digressions appropriées à l'entrée en scène de la plupart des personnages. A cela, il a instauré dès le préambule une fiction narrant l'histoire de la génétique donnant corps tant aux recherches d'Ingen qui seront détaillées, tant dans la concurrence de ces méga entreprises, qui appuieront la corruption de l'élément perturbateur principale du parc.


C'est ainsi qu'arrive Ian Malcom.


Dans le film, Jeff Goldblum interprète l'élément majeur face aux dinos. Ses réflexions acides induisant systématiquement l'humour utile pour tempérer la terreur. Dans le livre, nous n'en sommes pas loin même si l'humour qui s'en dégage se révèle plus subtil et l'approfondissement de ses théories plus pertinent. Dans les deux supports, il expose sa théorie du chaos (voir lexique du livre) et l'effet Malcom. Mathématicien de formation, cette spécialité arrive un peu comme un cheveux dans la soupe, en particulier dans le film, alors que dans le livre, il arrive à point nommé pour calculer l'équation du chaos qui va se révéler, composée par tous les éléments exposés en amont.


Quand les choses se gâtent, la précision et la lisibilité des scènes d'attaque impressionnent. Crichton maitrise chaque dino (de ce qu'il pouvait en savoir à l'époque) et exploite toutes leurs caractéristiques. Le découpage de chaque attaque, et l'agencement des situation parallèles sont extrêmement claires et la progression de l'univers nous tiens en haleine, dans les passages connus comme dans les passages non exploités.


Comment, donc ne pas rebondir sur cette dernière phrase tant le cinéma a aujourd'hui dévoyé cette œuvre. Il faut comprendre que tout ce qui n'a pas été utilisé par Spielby le sera par la suite, de manière distanciée dans Jurassic Park 3 avec la plage et la volière et sucés à la moelle dans Jurassic World. Un grand nombre de thèmes annexes étant directement inspirés de cette première mouture. L'auteur traitant par exemple l'idée d'un jeune vélociraptor ayant une tendance à l'attachement avec des humains. Vous me suivez ?


J'en profite pour dire que j'ai bien aimé le Rebirth, l'hommage aux Spielberg Jaws et Indiana Jones et la scène du T-Rex complètement inspiré du livre. On y retrouve aussi l'enfant qui s'attache aux dinos inoffensifs en leur donnant un nom de baptême


J'en arrive naturellement à la différence majeure entre le livre et son adaptation et un début de piste sur mon adhésion jamais entière. Elle s'incarne dans le personnage de John Hammond. Même si j'adore l'interprétation de Richard Attenborough, la vision du roman est beaucoup plus cohérente et le personnage est beaucoup moins sympa. Pour ne donner qu'un trait de différence, la phrase "J'ai dépensé sans compter" est absente du bouquin. Bien au contraire, le budget d'un tel projet est à justifier auprès de créanciers implantés dans l'histoire bien avant l'ensemble des personnages. L'attitude de l'informaticien Nedry est alors logique alors que dans le film, la générosité et la bonhommie de Hammond ne méritent pas une telle traitrise.


Ma femme et moi dissertons souvent sur l'approche d'un roman et de son adaptation ciné. Passionnée de lecture, elle défend le fait de privilégier le support papier. Ma tendance étant plus ciné, mon expérience de romans lus avant le film a toujours nuit à la projection et j'avoue que pour la représentation des dinosaures, le film favorise la stimulation de l'imaginaire.


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