Kabukicho
7.2
Kabukicho

livre de Dominique Sylvain (2016)

"Kabukicho" est le nom d'un quartier chaud de Tokyo où la prostitution et les pratiques sexuelles tarifées sont la norme. Outre le sexe, s'y monnaie aussi la chaleur humaine et la considération. De quoi aider à supporter les sushis du quotidien...


... D'autant qu'on y meurt de façon tragique...


C'est un voyage étonnant que nous propose Dominique Sylvain, un voyage au pays du soleil levant où chaque acte, chaque pensée, chaque mot est pesé par ses autochtones. Le pays des mille contrastes. Entre pudeur ancestrale et exhibitionnisme de l'âme.


La société japonaise est merveilleusement analysée par l'auteure, c'est peu dire qu'on s'y croit d'autant que contrairement à certains polars globe-trotters, les personnages principaux ne sont pas tous blancs et caucasiens. Au contraire, ceux auxquels on s'attache le plus sont ceux du crus. La justesse des attitudes ne trahit jamais l'appartenance de la matière à une écrivaine française.


C'est sidérant ! Dominique Sylvain a vraiment su capturer l'essence de la société nippone, ses codes et ses coutumes. Et on sent que c'est surtout cela qui la fascine. Elle ne construit pas son polar de manière académique et le crime commis au début du livre n'est qu'un prétexte à une immersion aux confins de la folie et des tourments humains.


D'ailleurs, l'auteure désamorce les codes de l'enquête classique en nous laissant deviner rapidement les contours de l'intrigue et l'identité du coupable par les indices abandonnés volontairement.


Ce qui l'intéresse, c'est cette plongée en terre des âmes perdues au sein du "Kabukicho".
Ce qui séduit le lecteur, c'est le destin de ces êtres brisés, le saignement continu de leur existence qui s'écoule au fil des pages jusqu'à en laisser certains exsangues... errant comme des ombres fantomatiques sur l'intrigue, leurs plaies jamais pansées.


L'histoire se déroule telle une corolle qui s'épanouit, une fleur aux couleurs sanguines venant mêler Eros et Thanatos. Mais les deux ne sont-ils pas toujours inextricablement mêlés ? 3,5/5


https://cestcontagieux.com/2016/10/13/kabukicho-de-dominique-sylvain-la-chronique-kabu-kacho/

David_Smadja
7
Écrit par

Créée

le 13 oct. 2016

Critique lue 277 fois

1 j'aime

David Smadja

Écrit par

Critique lue 277 fois

1

D'autres avis sur Kabukicho

Kabukicho
Ga_Roupe
6

Dans la chaleur moite tokyoïte

Le lien : http://wp.me/p2X8E2-Kd Le texte : « Pourtant, malgré ses côtés répulsifs, le charme vénéneux et exotique de Kabukicho agissait puissamment. J’éprouvais une fascination qu’on aurait pu...

le 13 déc. 2016

1 j'aime

Kabukicho
David_Smadja
7

La Chronique Kabu Kacho !

"Kabukicho" est le nom d'un quartier chaud de Tokyo où la prostitution et les pratiques sexuelles tarifées sont la norme. Outre le sexe, s'y monnaie aussi la chaleur humaine et la considération. De...

le 13 oct. 2016

1 j'aime

Kabukicho
Stef_Eleane
7

finesse, pudeur et psychologie

Kabukicho le quartier chaud de Tokyo cache bien des secrets ! Suite à la disparition de Kate Sanders, une hôtesse anglaise de Kabukicho , on se retrouve plongé au sein d’une enquête où la discrétion,...

le 27 avr. 2017

Du même critique

Le Bal des folles
David_Smadja
9

La chronique qui vaut bien une ritournelle ! COUP DE CŒUR !

Entrez dans la danse, voyez comme on danse, chantez, dansez, embrassez qui vous voudrez… Bienvenue au bal des folles ! Situé dans le Paris de la fin du XIXème siècle, « Le bal des folles » met en...

le 1 sept. 2019

12 j'aime

2

Face à la nuit
David_Smadja
6

La chronique qui n’a pas peur du noir !

Primé du Grand Prix du Festival international du film policier de Beaune, « Face à la nuit » est un film expérimental, un vrai exercice de style parfois désarçonnant, souvent trop contemplatif mais...

le 17 juil. 2019

6 j'aime

Youth
David_Smadja
7

La Chronique déclarée Source de Jeunesse !

Un film atypique que ce "Youth". On va le voir comme on déguste un vin capiteux à la robe soyeuse. Dommage que de fausses notes de mûres trop mûres gâtent le nectar. Paolo Sorrentino met en scène une...

le 28 sept. 2015

5 j'aime