Imaginez Woody Allen en roman et vous aurez Karoo de Steve Tesich !
Saul Karoo, alcoolique notoire, réécrit avec succès des scénarios pour Hollywood. Il méprise ce qu'il fait, comme il méprise à peu près tout et tout le monde. Sa seule obsession : donner une image de lui qui corresponde à celle que les autres s'en font. C'est bien évidemment de la lâcheté, mais on ne peut s'empêcher d'y sentir aussi une espèce de générosité, quoique perverse. Dans tous les cas, il en résulte une dilution complète de sa personnalité. Alors, quand il retrouve la mère biologique de son fils adoptif, ça ne peut que déraper.
C'est un roman qui est long (600 pages) mais qui se lit tout seul. Le style est direct, fluide et recèle de phrases qu'on s'empresse de souligner presque à chaque page.
Une excellente lecture !