Sixième roman de Rebecca Kuang, Katabasis (= descente en enfer, en grec) raconte comment Alice Law, une étudiante en magie légale (attention: on est plus près ici de Randall Garett que d'une certaine JK "Cowdung"; donc, pas de souci), lance une invocation majeure pour être envoyée droit en Enfer à la recherche de son directeur de thèse.. qui est mort avant de la lui valider.
De fil en aiguille et de cercle infernal en gouffre vertigineux, on découvrira que les intentions de la gentille étudiante ne sont pas si innocentes et vertueuses que cela. Car si le pouvoir corrompt et si le pouvoir absolu corrompt absolument, alors il est tout aussi vrai que le pouvoir magique corrompt éternellement.
Apparemment, cet opus de la jeune génie lui aurait été inspiré lors de ses années universitaires, donc il y a quelque temps. J'avoue que le thème général (l'enfer au sens chrétien, voire dantesque du terme) ne m'a pas emballé.. mais c'est surtout de la faute du christianisme, cette usine à souffrance perpétuelle qui inflige ses conneries névrotiques sans nom à des milliards d'êtres humains depuis des millénaires et qui commence à peine à s'essouffler, plutôt qu'à l'auteure. Kuang ne fait qu'explorer la cosmogonie chrétienne, comme elle avait exploré (et exploité) la cosmogonie chinoise et bouddhiste pour son cycle du Pavot. Si vous aimez ça, vous allez vous régaler.
Sinon, retournez lire du Nietszche.