On navigue à vue entre analyses plutôt pertinentes concernant l'éducation capitalise des masses et postulats complètement arbitraires vis à vis du machisme, de l'hétérosexualité et des dictats sociaux.
Le problème (et la qualité pour ceux qui le classent au rang de classique), c'est que ce livre a été écrit avec la rage, ce qui fait que l'on est moins dans une réflexion pragmatique et documentée des paramètres socio-biologiques qui influencent les comportements humains et les relations hommes-femmes que dans un fourre tout parfois éclairé, parfois vulgaire, parfois douteux, des différents schémas de pensée de Virginie Despentes à l'égard de la société, des hommes, du monde du travail, etc...
Si le parti pris était de proposer un témoignage personnel, sans volonté d'universalité, à la Bukowski, le livre aurait certainement été plus réussi. Mais à vouloir mélanger griefs d'un passé douloureux et analyse sociologique pertinente, Despentes se perd et part dans tous les sens en voulant traiter de tout, sans profondeur, seulement avec sa colère et son vécu.
C'est donc assez intéressant par moments et je peux la rejoindre sur certains points concernant la première moitié, mais dès la seconde partie, on rentre dans un pamphlet assez malaisant, à base de pseudo analyse psychologique des façons de penser de TOUS les hommes (parce que quand l'utilisation de clichés peut servir la cause féministe, tout d'un coup ils ne sont plus un problème) et de déculpabilisation quant à ses choix de vie.
En bref, un témoignage intéressant mais à ne surtout pas prendre pour une référence théorique ni sociologique car celui-ci est beaucoup trop orienté.