Révélée en France par Babyji, roman coquin et shocking dans le contexte indien, Abha Dawesar est devenue une auteure plus qu'estimable avec ses deux ouvrages suivants, bien plus ambitieux, Dernier été à Paris et L'Inde en héritage. Restait à connaître son tout premier roman, Miniplanner, paru en 2004, et qui vient d'être édité par Héloïse d'Ormesson sous le titre de L'agenda des plaisirs. Il est toujours intéressant de se pencher sur les débuts d'un écrivain, même a posteriori, pour y découvrir soit un talent déjà affirmé, soit les prémices d'une belle oeuvre à venir. L'agenda des plaisirs, pour être honnête, n'a l'une ni l'autre de ces qualités. Dénué de style, le livre marque surtout par sa crudité sexuelle dans le cadre d'un marivaudage qui ferait passer Les liaisons dangereuses pour un livre de la Comtesse de Ségur. André Bernard, son héros, a en effet une activité charnelle débridée, couchant avec tout ce qui bouge, tous sexes confondus. L'affaire n'est pas simple quand on entretient une liaison torride avec son propre supérieur hiérarchique et qu'on batifole en même temps avec l'épouse de celui-ci, n'est-ce pas ? Le livre n'est pas déplaisant, il est simplement un peu répétitif entre galipettes aux détails explicites et angoisses existentielles de son personnage principal, dont l'hypervitalité sexuelle est épuisante.

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le 10 janv. 2017

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