J’ai découvert L’allègement des vernis dans les rayons de ma librairie de quartier. Sa couverture présentant la légendaire Joconde m’a intrigué. Un rapide coup d’œil sur la quatrième de couverture a prolongé cette curiosité. On y parlait restauration de l’œuvre iconique… Enfin, les nombreux prix reçus par ce premier roman de Paul Saint Bris ont fini de me convaincre de m’y plonger rapidement.
L’histoire se construit autour d’Aurélien. Cet intellectuel nostalgique est directeur du département des Peintures du Louvre. Son quotidien est profondément chamboulé quand la présidente du Louvre succombe aux charmes du marketing et décide de lancer un projet des plus audacieux : restaurer la Joconde ! Aurélien se voit charger d’encadrer ce projet qui l’inquiète plus qu’il ne le séduit…
La jolie réussite du livre est de proposer un enjeu dramatique qui est clair pour tout le monde. La décision de toucher à cette peinture-là éveille naturellement toute une série de craintes. Et si la restauration échouait ? Qui peut s’en charger ? Va-t-on accepter que la Joconde change ? La dimension irréversible de la démarche génère une peur qui rend la lecture captivante. Le talent de l’auteur rend passionnante de bout en bout cette histoire de restauration.
Le roman suit donc la chronologie prévisible des étapes du projet. On découvre d’abord les raisons de cette décision puis la mise en place de la logistique qui y est liée. Déterminer les personnes qui vont servir de garde-fous, choisir les différents professionnels à solliciter et enfin choisir le nom de celui ou celle qui aura l’honneur de restaurer l’œuvre… Une fois la machinerie mise en marche, se déroule la phase de restauration avec ses hauts et ses bas. Puis arrive le temps du bilan et du constat de la réussite ou pas de l’objectif initial. La trame générale est donc bien balisée mais est remplie de moments touchants, surprenants et questionnant.
L’écriture de l’auteur s’avère efficace. Le style est agréable et facile à lire. Il se met au service du déroulement des événements rendant l’ensemble dense et sans temps mort. J’ai vraiment pris beaucoup de plaisir à suivre les pérégrinations d’Aurélien et les avancées de la cure de jeunesse de la Joconde. L’auteur arrive à faire cohabiter le suspense lié à son travail fictionnel et la dimension documentaire qui alimente l’ouvrage. En effet, j’ai adoré en apprendre davantage sur la face cachée de la vie d’un musée ou sur les différentes technologies et savoir-faire liés à la restauration d’œuvre d’art. En ce sens, ce roman s’avère enrichissant.
Pour conclure, L’allègement des vernis est une jolie découverte. J’ai trouvé le roman passionnant, original et facile à lire. Je ne peux donc que le conseiller à ceux qui chercheraient une lecture en cette période de vacances estivales…