Je n'ai jamais aimé les nouvelles, à quelques exceptions près, et ça n'est pas ce recueil qui va me réconcilier avec le genre. Même si c'est Patricia Highsmith qui est à la manœuvre et que sa pénétration psychologique et son sens de l'anomalie sont ici encore admirables. Son petit caractère bien trempé, porté à la cruauté autant qu'à l'observation attentive, nous fait nager dans une ambiance vaguement anxiogène, avec un sadisme léger qui me laisse perplexe. Je comprends bien qu'il lui faut, en quelques pages, provoquer une réflexion dynamique et laisser le lecteur sur une note étonnante mais, quand même, j'ai eu le plus grand mal à rentrer dans ces petites historiettes superficielles. Il faut bien qu'un écrivain s'entraîne, mais voilà, c'est ça, pour moi, les nouvelles ne sont guère que de petits exercices anodins qui empêchent de rouiller en attendant le vrai travail... D'ailleurs, le simple fait de savoir que, dans 20 pages, c'est fini, m'empêche de rentrer tout à fait dedans. Je perds toute motivation quand je sais qu'il va falloir me contenter d'une anecdote. La nouvelle est à l'écriture ce que le tweet est à la pensée... ^^ J'exagère à peine. Ces histoires d'escargots, de sœurs sadiques ou de bébête mystérieuse zigouillée par une chatte de 9 ans ne m'ont pas semblé transcendantes, mais bon, j'imagine que d'autres lecteurs que moi ne se seront pas autant ennuyés.