L'assiette au beurre, une satire féroce de la Belle Epoque

Résumé : L'Assiette au beurre s'est attaquée hardiment, par ses dessins et ses lithographies, à l'ensemble du personnel politique et aux moeurs hypocrites de la soi-disant «Belle Epoque». Alliant le talent de la composition graphique à la férocité satirique, le tout sur fond de gouaille parigote, cette revue est restée la référence majeure en matière de dessin de presse et de caricature. Les peintres qui ont assuré sa prospérité avaient pour certains d'entre eux atteint la célébrité (Steinlen, Vailotton, Forain), tandis que d'autres allaient l'obtenir dans des genres différents (Poulbot, Van Dongen, Gris). Mais ce sont surtout les artistes anarchistes Grandjouan, Delannoy et le stupéfiant Jossot qui ont donné véritablement son ton à l'hebdoma­daire. Qu'on en juge. Voici 288 dessins présentés en chronologie qui donneront un aperçu de sa production, ainsi que de son évolution au fil du temps.A. Delannoy - J. Grandjouan - R.-G. Hermann-Paul - F. Kupka - G. Jossot - B. Naudin - F. Poulbot - M. Radiguet - A. Roubille - T. A. Steinlen - F. Vallotton - K. Van Dongen - A. Willette et les autres.Extrait du livre :L'Age d'or de la caricature()L'hebdomadaire ne traitait pas que de questions politiques. Les sujets de société fournissaient aussi la matière de nombreux numéros. Ont ainsi été abordés, parmi les plus notables : la peine de mort, la traite des enfants, la délinquance juvénile, la prostitution, les apaches, les débuts de l'automobile, le petit commerce La tonalité des dessins est plutôt favorable à l'émancipation féminine, même si certains se gaussent aussi des «femmes publiques», qui sont aussi des féministes. Les moqueries contre les homosexuels furent relancées par l'affaire Harden, survenue en 1908 dans l'armée allemande, qui inspira de nombreux dessins dans L'Assiette (voir p. 268). Une de ses têtes de Turc fut le sénateur