Quand deux connaissances me conseillent un bouquin de 1000 pages, je me pose quand même la question de savoir si je l'attaque ou pas. J'aime généralement quand ça va vite et enchaîner les bouquins moins longs. Dans "L'échiquier du mal", je ne comprends pas le choix d'écrire un tel pavé qui finalement, donne trop de place au n'importe quoi.

"L'échiquier du mal" nous conte l'histoire d'une caste, d'un groupe de personnes qui possède le pouvoir d'influencer les esprits, mieux que ça, ils peuvent, au prix d'un long conditionnement, se construire une garde rapprochée de sbires ayant perdu toute personnalité. Les personnes possédant ce "Talent", "d'Utiliser" les humains vivent bien évidemment des existences particulières, milliardaire, producteur de cinéma, officier nazi, prédicateur, homme politique ... Mais à force de jouer avec la vie des gens, ils brisent des familles et des destins et s'exposent à la vendetta des hommes. Nathalie, orpheline de son père suite à un des jeux cruels des créatures et Saul rescapé des camps de la mort vont former une équipe bancale pour les anéantir.

Le pitch évacué, parlons de la forme, il y a trois grandes parties dans le livre, la première c'est la découverte et la dernière le dénouement, simple quoi. Le problème est au milieu. La seconde partie m'a semblé durer une éternité pour une utilité toute relative. Pour ceux qui ont lu le livre, il s'agit de toute la partie à Philadelphie entre guerre des gangs et opérations du FBI. J'ai bien failli tout arrêter à ce moment là. Ce passage ne prend pas clairement position sur les caractères des personnages, on dirait que Dan Simmons à changé d'avis en cours de route et fait évoluer ses personnages de façon chaotique. Par exemple, le racisme de Mélanie Fuller n'existe pas dans la première partie, rien, pas une allusion, la perception qu'on a de la vieille dame change donc brusquement.

La fin du livre, c'est l'apothéose du grand n'importe quoi, comme un Michael Bay qui aurait eu trop de budget. Cela dit, moi ça me plait quand tout part dans tous les sens et que l'auteur choisi la surenchère perpétuelle. Le style de la fin ne colle pas avec le début du bouquin qui a ses moments poignants au sujet de la Shoa et des émotions humaines.

Si on fait le bilan, il m'est compliqué de donner une note. On enchaîne un début prometteur, un ennui mortel au milieu pour finir sur des moments jouissifs délicieusement exagérés. Je crois que j'aurai aimé un traitement plus simple et sensible. Le bouquin manque selon moi de consistance, d'homogénéité.
Allez, 6/10, pour le divertissement.
Nanash
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le 16 avr. 2012

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Nanash

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