Dan Simmons, écrivain aux multiples casquettes

Au même titre qu’un Herbert, un Asimov, un Dick ou un Bradbury, Dan Simmons est un des principaux artisans de la Science fiction. Son œuvre la plus connue est sans doute Les Cantos d’Hypérion. Mais Simmons sait aussi écrire de très bons récits dans d’autres genres littéraires. Preuve en est avec son roman fantastique, L’Échiquier du mal.


L’histoire se déroule sur notre bonne vieille Terre. Pas de voyages intergalactiques, pas d’entités supérieures, mais des télépathes possédant « le Talent » (qui font penser au professeur Xavier d’ailleurs). La probabilité de posséder le Talent est d’un sur plusieurs millions. De plus très peu de personnes le possédant arrivent à l’utiliser et le développer, ce qui rend la poignée d’entre eux extrêmement puissants et influents. Un de ces télépathes, le colonel SS Wilhelm von Borchert, utilise les prisonniers d’un camp de concentration comme des pions pour jouer aux échecs et où les pièces prises sont mises à mort. Un de ces pions, Saul Laski, jeune juif polonais, réussi à se défaire de son emprise et à s’échapper du camp. Déterminé à retrouver ce criminel de guerre, Saul se lance courageusement dans une enquête dangereuse…


Simmons a réussi à créer un univers particulièrement terrifiant. Avec comme fond historique les camps d’extermination et le nazisme, l’auteur y ajoute le racisme profondément ancré dans les états du sud des Etats-Unis, la misère sociale, la violence et une sorte de société secrète dont les membres, possédant le Talent, sont parmi les hommes les plus influents du monde. Mêlant le fantastique, au policier voir à l’horreur, ce livre est un savant mélange des genres. On y retrouve des figures classiques du fantastique, mais vu sous un nouveau jour. En effet, on peut associer les personnages possédant le Talent à des vampires et leurs victimes à des zombies.


Les échecs permettent aux vampires de mesurer leurs forces et de s’amuser. Ne possédant aucun sens moral, les hommes ne sont à leurs yeux que de vulgaires marionnettes qu’ils peuvent utiliser et jeter à leur guise.


J’ai eu beaucoup de mal à reposer le livre tant l’intrigue est passionnante et les rebondissements percutants. Ce bouquin est à mettre entre les mains de tous fans de Poe, King, Stoker, Lovecraft et consorts.

Vincent-Ruozzi
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le 19 mars 2015

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