Kaouther Adimi résume ainsi l'ambition de son premier roman, L'envers des autres : “Je souhaitais donner la voix à plusieurs personnages de générations différentes dont les discours se feraient écho. J’avais aussi envie de montrer un aperçu d’Alger, aujourd’hui, à travers l’histoire de personnages qui vivent ensemble, se croisent et se parlent sans jamais réellement se connaître”. Mission accomplie, et de façon magistrale. Son roman, très bref, à peine plus de cent pages, est comme un coup de canif dans la nuit algéroise. On y lit le désoeuvrement, la jalousie, la désillusion, l'espoir et la rancoeur d'êtres en quête de raisons de (sur)vivre. Nuit blanche sur la ville blanche. Adimi a un talent fou pour camper en quelques mots un personnage, capter une atmosphère. Rester et faire évoluer les mentalités, partir vers l'Europe parce qu'il n'y a pas d'avenir au pays : l'alternative est simple. En attendant, on s'ennuie, on médit, on rêve à ciel ouvert. Il y a dans le réalisme noir de L'envers des autres des volutes poétiques et des infinités de nuances chromatiques qui séduisent et laissent à penser qu'on n'a pas fini d'entendre parler de cette jeune romancière algérienne.

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le 12 janv. 2017

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