L’heure d’une déception

Déception, car ce livre porte sur un sujet clé de notre présent et de notre avenir, mais l’aborde de manière superficielle, ce qui m’a surpris, car j’avais adoré Le Mage du Kremlin.
L’essai est composé d’une suite de moments et d’anecdotes, qui ont du mal à faire un tout.

Pour moi les choses ne deviennent intéressantes qu’à partir de la page 90, soit aux deux tiers du livre, où l’auteur commence à expliquer en quoi l’IA change la politique et l’accès au pouvoir. Et encore, on eut aimé lire une analyse équilibrée, avec la critique et la critique de la critique.
De plus il n’est à aucun moment question de la Chine, qui pourtant est le pays qui accélère le plus sa progression en IA.

Par ailleurs les portraits des nouveaux prédateurs sont intéressants.
En gros, dans le monde actuel le pouvoir est aux mains de ceux qui n’ont aucun scrupules, comme les Borgia analysés et proposés en méthode de gouvernement par Machiavel dans Le Prince.

Le livre génère quand même de grandes frustrations, et génère plus de questions qu’il n’apporte de réponses.
Par exemple, Cambridge Analytica a permis à Obama de gagner sa réélection en 2012 grâce à l’analyse des données des électeurs. Fort bien, mais alors que s’est il passé ensuite ? L’expérience acquise par les Démocrates n’a pas permis à Hilary Clinton et à Kamala Harris de gagner face à Trump. Pourquoi ? Comment les artisans des élections de Trump ont-ils procédé ? On reste sur sa faim…