L’heure d’une déception
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Je n’avais déjà pas particulièrement compris l’engouement phénoménal autour du « Mage du Kremlin » que j’avais néanmoins relativement apprécié ; « L’Heure des prédateurs » confirme que je ne suis pas du tout réceptive aux écrits de Giuliano Da Empoli.
Cet essai a le mérite d’être accessible, mais c’est peut-être en fait là que le bat blesse. Da Empoli écrit bien, manie l’anecdote avec brio, glisse des traits d’humour mordants ; mais l’ensemble ressemble plus à une compilation de souvenirs racontés par grand-père qu’à un véritable essai ou roman politique. Les histoires s’enchaînent sans fil directeur solide, certaines tirées de sa propre expérience, d’autres cueillies dans la presse, mais rarement étayées par des sources rigoureuses. Giuliano Da Empoli ayant exercé diverses fonctions auprès de politiciens que ce soit en France et en Suisse, et ayant fréquenté nombre de personnes puissantes et influentes, ses souvenirs et expériences sont très intéressants, mais ça n’en fait pas pour autant des vérités généralisables et suffisantes pour expliquer le monde. En somme, l’analyse apportée par cet ouvrage est très superficielle. Qu’en retire-t-on à la fin de cette lecture ? Que des idées à peine effleurées, dont pour la plupart, on avait déjà connaissance.
La première partie tenait encore la route : politique, cynique, ponctuée de portraits bien sentis et de références historiques habilement intégrées. Mais la suite vire à la caricature, et les derniers chapitres sont tout simplement grotesques et hors sol. Dès qu’il s’aventure sur le terrain de l’intelligence artificielle, l’auteur sombre dans la simplification la plus désolante. Sa recherche de la formule assassine prend le pas sur toute rigueur intellectuelle. Qualifier les patrons de la tech « d’autistes asperger » est très problématique, et il n’y a rien de bienveillant dans la formulation. Que ces personnes (les grands patrons de la tech) manquent d’empathie et tiennent des propos abjectes c’est une chose, mais résumer ces caractéristiques à leur côté « asperger » c’en est une autre.
De plus, les exemples choisis sont tout simplement grotesques : un livreur bloqué par un bug d’application ou un maire excédé par Waze seraient censés incarner la dépossession humaine face à la technologie. Le sujet est pourtant réel et passionnant, mais l’analyse est superficielle et complètement à côté de la plaque. En plus d’être mal choisis, les exemples ne sont absolument pas approfondis et ne font qu’accentuer l’impression, présente dès les premières pages, d’une collection d’anecdotes superficielles.
Bref, vous l’aurez compris : pour la deuxième fois, je passe à côté de Da Empoli. Peut-être lui redonnerai-je une chance un jour, avec *Les Ingénieurs du chaos*. Mais pas tout de suite.
Créée
le 12 oct. 2025
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