Vivre dans le chaos
Je vous parle aujourd’hui de L’homme qui lisait des livres de Rachid Benzine, un court roman qui évoque la Palestine et la puissance des mots pour survivre au chaos. Entre Gaza et les grandes voix...
le 22 août 2025
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Cette terre est une litanie de représailles sur représailles, de haines empilées, de tristesse recouverte de tristesse.
Ce personnage que l’auteur observe, mis à distance par ce tutoiement qui décale le propos, est photographe. Dans les ruines de Gaza, parfois surgit le miracle, l’image de la vie au coeur de ce décor de mort. Lorsqu’il aperçoit un homme plongé dans une lecture qui l’isole du réel, devant sa boutique de libraire, le réflexe est immédiat : l’objectif se dirige vers ce sujet potentiel. Lorsqu’il demande la permission, l’homme l’invite plutôt à l’écouter, pour donner de la profondeur à l’histoire que racontera l’image.
C’est ainsi que le lecteur est convié à découvrir ce que fut la vie de ce lecteur passionné et surtout comment les livres l’ont sauvé.
Un grand livre c’est un livre sans fond. Un livre d’énigmes irrésolues.
Malgré l’impression de déjà lu, (on pense au roman de Delphine Minoui, Les passeurs de livres de Daraya, où dans la même approche de l’art comme exutoire, Le quatrième mur de Sorj Chalendon), on est tout de même remué par ce parcours mortifère, et l’on ne peut que compatir en vivant à travers les mots de Rachid Benzine, ces destins confrontés années après années à la violence. L’impossibilité de se sentir quelque part chez soi, la fuite perpétuelle, la menace omniprésente, le quotidien englué dans une lutte sans merci.
Une punition de Dieu, qui s’étire sans fin. Jour après jour. Ils se levaient avant l’aube, les os déjà lourds de fatigue
Et pourtant ils sont tous là, les auteurs universels, les poètes, les romanciers qui offrent une trouée de bleu dans un ciel plombé.
« Comme si les mots pouvaient le sauver des bruits, de la souffrance, de la mort lente de la ville. »
Le message ne peut qu’être approuvé par tous ceux quels livres accompagnent jour après jour.
Les mots des livres déchirent tous les silences. Le lecteur est un prisonnier consentant, attaché à l’illusion que chaque page tournée le libérera.
Un roman coup de poing, une immersion en plein conflit, où malgré la menace permanente, les hommes tentent de vivre une vie ordinaire.
Créée
le 20 août 2025
Critique lue 14 fois
Je vous parle aujourd’hui de L’homme qui lisait des livres de Rachid Benzine, un court roman qui évoque la Palestine et la puissance des mots pour survivre au chaos. Entre Gaza et les grandes voix...
le 22 août 2025
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Le journaliste qui ouvre le récit veut prendre en photo cet homme entouré de livres dont il ne sait rien. Celui-ci l’invite à entrer dans sa librairie et dans son existence : un libraire de Gaza, oui...
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le 6 sept. 2025
J’ai eu un coup de coeur pour ce petit livre qui évoque la vie, la mort, la survie, les mots et l’espoir qu’ils apportent ! A Gaza, un jeune photographe français marche au milieu des ruines et...
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le 25 août 2025
Un de mes premiers coups de coeur de cette rentrée littéraire 2024 !Lorsque j’avais dévoré la trilogie Coste, je m’étais fait la réflexion que l’on sentait que l’auteur connaissait le sujet de...
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le 20 août 2024
5 j'aime
1
C’est attirée par le succès de ce roman noir, que je m’y suis plongée …avec délice ! Les personnages sont d’emblée attractifs, peut-être par leur côté un peu caricatural, mais qu’importe, la fiction...
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le 10 févr. 2025
4 j'aime
1
C’est sur le ton d’une élégie que Kamel Daoud donne la parole à Aube, rescapée d’un massacre lors de la guerre civile en Algérie dans les années 9à. Rescapée mais muette, une décapitation ratée...
Par
le 15 oct. 2024
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